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Un site perdu lié au dernier roi anglo-saxon d’Angleterre découvert

Pendant des siècles, le lieu exact du palais du dernier roi anglo-saxon d'Angleterre, Harold II, est resté inconnu

Harold II roi

Une découverte archéologique majeure vient de mettre en lumière l’emplacement précis du palais du dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, Harold II. Grâce à une combinaison de technologies modernes, notamment le géoradar, l’analyse de données de fouilles antérieures et l’examen d’œuvres d’art médiévales, des chercheurs britanniques ont pu localiser ce site historique dans le village de Bosham, près de Chichester, dans le West Sussex.

Des indices multiples confirmant l’existence du palais

Les recherches ont révélé que ce palais s’étendait sur près d’un hectare et comprenait plusieurs bâtiments, dont une grande salle en bois. Stratégiquement situé près d’un port et d’une église, le complexe était protégé par un fossé de 250 mètres de long et de trois mètres de large. Cette découverte pourrait également apporter des indices précieux sur le lieu de sépulture du roi Harold II, dont la dernière demeure reste un mystère.

Plusieurs sources historiques et archéologiques ont permis d’identifier le palais. La Chronique anglo-saxonne mentionne Bosham comme lieu de résidence d’Harold II. De plus, la tapisserie de Bayeux, célèbre récit brodé de la conquête normande, illustre Harold approchant d’un bâtiment d’importance à Bosham.

Toutefois, ces sources n’indiquaient pas l’emplacement exact du palais. L’analyse récente des données archéologiques menée par les universités de Newcastle et d’Exeter a permis de le situer avec précision. Parmi les indices majeurs figurent la présence d’un fossé imposant, des traces d’un grand bâtiment en tuiles et la découverte d’une salle d’eau intérieure, un luxe rare réservé aux bâtiments de prestige de l’époque anglo-saxonne.

L'église de Bosham
L’église de Bosham

Un règne court, un impact historique immense

Contrairement aux autres monarques anglais, le lieu d’inhumation de Harold II est incertain. La tradition veut qu’il repose à l’abbaye de Waltham, dans l’Essex, mais certaines sources médiévales suggèrent qu’il aurait été enterré près de son palais. En 1954, des ossements appartenant à un homme anglo-saxon de haut rang ont été exhumés sous l’église de Bosham. Ces restes n’ont jamais été analysés scientifiquement, mais leur caractérisation correspond en partie à ce que l’on sait du roi Harold et de sa mort tragique lors de la bataille d’Hastings en 1066.

Malgré un règne de seulement neuf mois, Harold II a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’Angleterre. Sa défaite à Hastings a marqué un tournant décisif, transformant radicalement le paysage politique, culturel, linguistique et juridique du pays. Cette bataille a ouvert la voie à la domination normande et influencé le destin de la Grande-Bretagne et de nombreuses autres régions du monde.

Cependant, cette guerre s’inscrit dans un contexte plus large de conflits européens du XIe siècle. Durant cette période, des affrontements militaires faisaient rage dans de nombreuses régions, notamment en France, en Allemagne, au Danemark, en Suède, en Espagne, en Italie et en Hongrie. La conquête de l’Angleterre en 1066 fut aussi le résultat de manœuvres géopolitiques complexes.

roi Harold
Le roi Harold représenté sur la tapisserie de Bayeux

Une bataille entre plusieurs prétendants

L’Angleterre de 1066 ne comptait pas moins de quatre prétendants au trône. Outre Harold II, élu par le Witan (assemblée des nobles anglo-saxons), figuraient Guillaume, duc de Normandie, Harald Hardrada, roi de Norvège, et Edgar, un prince anglo-saxon descendant d’un ancien roi.

Guillaume bénéficiait du soutien du Saint-Empire romain germanique, du royaume de France et de la papauté, tandis que Harold II pouvait compter sur l’appui du Danemark et, dans une moindre mesure, de l’Irlande. Ces alliances et rivalités ont contribué à faire de la bataille d’Hastings un moment décisif de l’histoire européenne.

Les recherches sur le palais de Harold II font partie du programme Where Power Lies, mené par les universités de Newcastle et d’Exeter avec le soutien de l’Arts and Humanities Research Council. Ce projet vise à explorer les origines et l’évolution des centres aristocratiques en Angleterre, en s’appuyant sur les preuves archéologiques de divers sites historiques. Les fouilles initiales à Bosham, réalisées par West Sussex Archaeology, ont fourni des éléments essentiels confirmant l’existence du palais. Selon le Dr Duncan Wright, maître de conférences en archéologie médiévale à l’université de Newcastle, cette découverte ne laisse aucun doute sur l’identification du principal centre de pouvoir du roi Harold II.

Par ailleurs, le crâne d’une femme mutilée révèle les horribles châtiments sous l’Angleterre anglo-saxonne.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

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