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Il y a 5 000 ans, des sacrifices plutôt insolites étaient réalisés au Danemark

Une tentative désespérée de conjurer le sort

artefacts néolithiques
— © John Lee, The National Museum of Denmark / Iversen et al. / Antiquity 2025

Des chercheurs ont récemment lié l’enfouissement de centaines d’artefacts néolithiques au Danemark à une éruption volcanique majeure survenue au début du troisième millénaire avant notre ère. Ces « sacrifices » inhabituels auraient constitué une tentative désespérée de conjurer le sort.

Des centaines de pierres solaires

Entre 2013 et 2018, les fouilles du site de Vasagård West, sur l’île danoise de Bornholm, avaient conduit à la découverte de 614 plaques de schiste plates gravées de représentations du Soleil et de différentes plantes. Leur datation indiquait qu’elles avaient été placées dans des fosses il y a environ 4 900 ans, suggérant un possible lien avec un évènement climatique majeur.

En collaboration avec des climatologues de l’Institut Niels-Bohr, Rune Iversen et ses collègues de l’université de Copenhague ont analysé des carottes de glace prélevées au Groenland et en Antarctique et constaté qu’elles contenaient des concentrations élevées de sulfates, suggérant une importante éruption volcanique vers 2900 avant notre ère.

Bien que le volcan coupable n’ait pu être localisé précisément, la découverte de ses « empreintes » dans ces deux régions éloignées du globe suggère qu’il était proche de l’équateur. Selon l’équipe, il aurait été à l’origine de la quinzième éruption la plus puissante des 12 000 dernières années.

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— Vibe Images / Shutterstock.com

Soucieuse de savoir dans quelle mesure cet évènement aurait pu affecter les communautés néolithiques de Bornholm, l’équipe a examiné des échantillons de sédiments lacustres et les cernes d’arbres anciens provenant du nord de l’Allemagne. Ces témoignages ont respectivement révélé des niveaux d’ensoleillement nettement plus faibles à l’époque de la catastrophe, ainsi qu’une faible croissance végétale et des gelées printanières et estivales.

Une éruption comparable à celle de l’Okmok en 43 avant notre ère

Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Antiquity, ont rapproché cette éruption de celle du volcan alaskien Okmok durant l’Antiquité. Intervenue en 43 avant notre ère, elle avait entrainé de profonds bouleversements climatiques, à l’origine de vagues de famine et de maladie dans une bonne partie de l’hémisphère nord.

« Elles étaient fondamentalement de la même ampleur », estime Iversen. « Les sources écrites de l’époque évoquent des hivers rigoureux et des étés froids, suggérant des chutes de température de l’ordre de 7 °C. »

Selon toute vraisemblance, ces centaines de pierres solaires danoises auraient été « sacrifiées » afin de favoriser le retour du soleil, synonyme de conditions plus clémentes et de meilleures récoltes.

Il y a quelques jours, des chercheurs avaient identifié le volcan à l’origine du refroidissement brutal de la planète il y a 200 ans.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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