T. Rex
— © Andrey Atuchin

Des paléontologues ont annoncé la mise au jour des fossiles de deux nouvelles espèces de dinosaures carnivores au Maroc, offrant un aperçu précieux de la diversité de ces créatures sur le continent africain il y a 66 millions d’années environ.

Deux nouveaux abélisauridés marocains

Décrits dans la revue Cretaceous Research, ces deux prédateurs appartenaient à la famille des abélisauridés. Alors que les tyrannosaures dominaient l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est à la fin du Crétacé, ces théropodes bipèdes dotés de minuscules bras vestigiaux et d’un museau court étaient répandus en Afrique, en Asie du Sud, à Madagascar et en Amérique du Sud.

Découverts sur les sites de Sidi Chennane et Sidi Daoui, non loin de Casablanca, les restes des deux nouveaux dinosaures marocains (incluant un tibia fossilisé) suggèrent qu’ils auraient respectivement mesuré 5 et 2,6 mètres de long.

La coexistence d’au moins trois espèces différentes d’abélisauridés au Maroc (où les restes de Chenanisaurus barbaricus, qui aurait mesuré jusqu’à 8 mètres de long, avaient été mis au jour en 2017) indique que les dinosaures africains étaient très diversifiés juste avant que l’astéroïde ayant anéanti plus des deux tiers de la vie sur Terre ne s’écrase dans ce qui est aujourd’hui le golfe du Mexique.

Tibia fossilisé d’abélisauridé — © University of Bath

À cette époque, l’environnement au sein duquel évoluaient ces créatures s’avérait bien différent. Selon Nick Longrich, chercheur à l’université de Bath et auteur principal de la nouvelle étude, l’endroit était bordé par une mer tropicale peu profonde, où évoluaient plésiosaures, mosasaures et requins préhistoriques.

D’importantes implications

Outre les abélisauridés, les excavations réalisées dans la zone ont révélé les fossiles d’un petit dinosaure à bec de canard nommé Ajnabia et de titanosaures à long cou.

Si la fin du Crétacé avait été associée à une perte de diversité notable en Amérique du Nord, probablement due à un refroidissement du climat, ces nouvelles découvertes marocaines renforcent l’idée qu’il ne s’agissait pas d’une tendance globale.

En 2017, une vaste analyse de fossiles découverts sur le plateau des Kem Kem, jouxtant l’actuel désert du Sahara, avait également révélé que cette région abritait les créatures les plus dangereuses il y a 100 millions d’années.

Métatarse fossilisé d’abélisauridé — © Nick Longrich / University of Bath
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