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Un papyrus calciné d’Herculanum révèle l’emplacement exact de la sépulture de Platon

Un témoignage historique précieux

Platon
— Yueh Chiang / Shutterstock.com

L’analyse d’un papyrus antique calciné, mis au jour à Herculanum, a révélé des informations précieuses concernant les dernières années de la vie de Platon, ainsi que son lieu exact de sépulture.

Plus de 1 000 mots déchiffrés

Proche de Pompéi, la cité d’Herculanum a également été ensevelie sous une épaisse couche de cendres lors de l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère. Bien que cet évènement ait contribué à la préservation de nombreux artefacts et documents antiques, comme beaucoup d’autres rouleaux trouvés sur le site au cours des dernières décennies, le papyrus récemment examiné était largement noirci, ce qui le rendait, en l’état, pratiquement illisible.

À l’aide de techniques avancées, incluant l’imagerie optique, moléculaire et thermique ainsi que la microscopie électronique, Graziano Ranocchia et ses collègues ont récemment pu déchiffrer environ un tiers du document (plus de 1 000 mots), comprenant une section d’un texte rédigé par le philosophe épicurien Philodème de Gadara (110 à 40 avant notre ère), ayant fini sa vie à Herculanum.

« Le contenu nouvellement déchiffré révèle un certain nombre de faits nouveaux et concrets concernant l’Académie de Platon, la littérature hellénistique, Philodème de Gadara et l’histoire antique en général », a expliqué l’équipe dans un communiqué.

De nouvelles informations sur la vie (et la mort) de Platon

Si les historiens savaient que Platon avait été inhumé dans l’enceinte de son Académie, située à proximité de l’ancienne cité d’Athènes et détruite par le général romain Sylla en 86 avant notre ère, l’emplacement exact de sa sépulture demeurait jusqu’à présent inconnu. Selon le papyrus, la dépouille du philosophe grec reposait dans un jardin privé du domaine, proche d’un sanctuaire dédié aux Muses.

Alors qu’il était depuis longtemps supposé que l’asservissement de Platon était intervenu en 387 avant notre ère, lors de son séjour en Sicile, le document indique que le penseur se trouvait à Égine. Ce qui suggère que celui-ci ait été réduit en esclavage lors de la conquête de cette île grecque par les Spartiates, en 404 avant notre ère, ou peu de temps après la mort de Socrate, en 399 avant notre ère.

Le texte récemment déchiffré évoque également la dernière nuit du philosophe, s’étant éteint à Athènes en 348 avant notre ère. Selon Philodème de Gadara, un Platon très affaibli n’aurait que peu apprécié les notes de flûte jouées par une musicienne originaire de Thrace, critiquée par ce dernier pour son « mauvais sens du rythme ».

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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