
L’Empire romain a commencé à décliner vers le IIIe siècle, et l’invasion barbare a certainement contribué à cette chute. Parmi les premières provinces romaines qui ont été conquises par les Barbares figure notamment la Bretagne romaine, et il a été récemment confirmé que cela a été rendu possible par une grave sécheresse.
Retour sur l’histoire de la Grande conspiration
Également connue sous le nom de Conspiration barbare, la Grande conspiration était un état de guerre et de désordre qui dura deux années vers la fin de la Bretagne romaine. Rappelons que la Bretagne romaine était un territoire qui fut autrefois une province romaine connue sous le nom de Britannia. Cette province comprenait notamment l’Angleterre, le pays de Galles et une partie de l’Écosse. Au cours de l’hiver 367, la Bretagne romaine a été la cible d’une attaque coordonnée par une alliance de la tribu des Pictes de Calédonie (actuelle Écosse), les peuples Scots et Attacotti d’Irlande, et le peuple germanique des Saxons.
D’après les récits de l’historien de l’Antiquité tardive, Ammien Marcellin, cette alliance est celle de la « coalition barbare » ; et il raconte dans son ouvrage Res Gestae (terme latin signifiant « choses faites ») que les Pictes attaquèrent la Bretagne romaine du nord depuis l’Écosse, les Scots envahirent la Bretagne romaine occidentale depuis l’Irlande et les Saxons envahirent la Bretagne romaine du sud depuis le continent européen. En plus de l’alliance entre ces trois pôles, cette guerre a été soutenue par la révolte des troupes romaines de Britannia qui avaient alors décidé de joindre leurs forces à la coalition.
Un événement dévastateur pour l’Empire romain
Si l’ampleur de cette coopération explique comment les Barbares ont pu prendre le pouvoir sur la province de Britannia des mains de l’Empire romain pendant deux ans, un autre facteur clé a contribué à leur victoire. D’après une récente étude menée par les chercheurs de l’université de Cambridge, des facteurs environnementaux et sociaux auraient en effet conduit à cette situation. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Climatic Change, une grave sécheresse de trois ans a contribué à provoquer cette invasion. Cette série d’étés exceptionnellement secs a provoqué la famine et un effondrement social.
Les envahisseurs ont profité de cette crise pour infliger des coups dévastateurs aux défenses romaines affaiblies. Par la suite, l’Empire romain d’Occident (qui comprenait des parties de l’Europe occidentale, de l’Europe centrale et de l’Afrique du Nord) a fini par reprendre le contrôle du sud de la Bretagne en 369. Cependant, il fut tout de même contraint de l’abandonner définitivement en 410. Les chercheurs ont expliqué que même si Rome a finalement rétabli l’ordre au bout de deux ans, la province ne s’est jamais complètement rétablie de la Grande invasion.
Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les cernes de croissance des chênes pour reconstituer les niveaux de température et de précipitations dans le sud de la Grande-Bretagne et le nord de la France pendant et après la Conspiration barbare. Combinées aux récits romains conservés dans les archives historiques, ces données ont conduit les scientifiques à conclure que les graves sécheresses estivales étaient un facteur déterminant, fournissant notamment une explication du catalyseur de cet événement majeur.
Par ailleurs, des fouilles au Soudan révèlent les « mensonges » de l’Empire romain.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
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