La pollution plastique reste un problème majeur de notre société actuelle. Malgré les nombreux efforts de recyclage de par le monde, certains plastiques à usage unique ne sont malheureusement pas recyclables, et finissent ainsi par engendrer des cas graves de pollution. Mais il pourrait y avoir une solution à ce problème puisqu’un nouveau procédé chimique pour transformer ce genre de plastique en carburant a été découvert.
Une nouvelle technique pour traiter le type de plastique le plus difficile à recycler
Avec la pandémie de Covid-19, le problème de la pollution a empiré à mesure que la population est obligée d’utiliser au quotidien des équipements à usage unique pour se protéger de la maladie. Une partie de ces déchets liée au Covid-19 est constituée de plastique, s’ajoutant ainsi à ce problème de longue date qui représente un défi encore non résolu pour le monde de la science. En effet, les statistiques actuelles font état de 7 milliards de tonnes de déchets plastiques – soit 79 % de tous les déchets plastiques mondiaux – qui finissent dans des décharges, des canalisations, ou déversées en pleine nature pour polluer les mers et les océans.
Pour le reste, 12 % de ces déchets plastiques sont incinérés, et seuls les 9 % restants sont recyclés. Face au problème, de nombreuses recherches sont menées pour augmenter le taux de recyclage du plastique. Parmi ces recherches, cette étude menée par les chercheurs du Center for Plastics Innovation (CPI) de l’université du Delaware est particulièrement prometteuse. Ces derniers ont mis au point une méthode pour convertir les déchets plastiques à usage unique – comme les sacs en plastique, les pots de yaourt, les bouteilles en plastique, les emballages et bien d’autres encore – en molécules prêtes à l’emploi pour produire des carburéacteurs, du diesel et des lubrifiants.
Selon l’étude, publiée dans la revue Science Advances, ce procédé est réalisé en utilisant un nouveau genre de catalyseur et un processus qui permet de décomposer directement et rapidement les polyoléfines, les types de plastiques les plus difficiles à recycler. A noter qu’en plus d’être difficilement recyclables, les polyoléfines représentent 60 à 70 % de tous les plastiques actuellement utilisés. Par ailleurs, les polyoléfines ne sont pas les seuls types de plastiques à pouvoir être traités grâce à ce nouveau procédé chimique. En fait, il permet même de transformer un mélange de plusieurs types de plastiques.
Un procédé de transformation plus écologique que d’autres méthodes du même genre
Plus précisément, la méthode utilisée par les chercheurs s’appelle l’hydrocraquage, ou craquage sous hydrogène. Cette méthode qui existe déjà depuis longtemps permet dans le raffinage des pétroles bruts d’obtenir des produits plus légers en utilisant un catalyseur. Dans ce nouveau procédé, le catalyseur est notamment composé de minéraux appelés zéolites et d’un mélange d’oxydes métalliques. « Seuls, ces deux catalyseurs fonctionnent mal. Ensemble, la combinaison fait de la magie, faisant fondre les plastiques et ne laissant aucun plastique », a expliqué Dionisios G. Vlachos, coauteur de l’étude dans un communiqué. Il a également expliqué que ces matériaux sont faciles à obtenir et que la technologie pourra donc être exploitée avec moins de difficulté.
Certes, ce n’est pas la première fois que des scientifiques cherchent à transformer le plastique en carburant. La méthode des chercheurs de l’université du Delaware présente cependant un bon nombre d’avantages par rapport aux autres procédés ultérieurs. En fait, les autres techniques qui permettent actuellement de produire du carburant à partir de plastique restent encore en partie des activités polluantes. Mais dans ce nouveau procédé, la méthode utilise 50 % d’énergie en moins que les technologies similaires. De plus, elle peut être réalisée à la température d’un four de cuisine ordinaire à environ 250 °C et n’implique pas d’émission de carbone supplémentaire dans l’atmosphère.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: plastique à usage unique, carburant, pollution-plastique
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