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Des chercheurs américains ont déterminé que les microplastiques se retrouvaient désormais intégrés aux cycles réguliers de l’atmosphère, circulant autour de la planète comme l’oxygène ou l’eau.

Un problème mondial

Basées sur l’analyse de centaines d’échantillons et la modélisation informatique, ces recherches publiées récemment dans la revue PNAS suggèrent que les particules plastiques émises dans l’air par les embruns océaniques et le trafic routier traversent les continents, atteignant les endroits les plus reculés de la Terre. Selon les scientifiques, une large part de ces polluants circulerait dans nos écosystèmes depuis des décennies.

Entre décembre 2017 et janvier 2019, les chercheurs ont collecté 313 échantillons de microplastiques en suspension dans l’air sur 11 sites différents de l’ouest des États-Unis. Il s’est avéré que 84 % des particules provenaient des routes, 11 % des océans, 5 % des sols agricoles et 0,4 % des zones urbanisées.

Les résultats ont ensuite été intégrés à un modèle informatique afin de tenter de déterminer à quoi pourrait ressembler la répartition mondiale des plastiques dans l’atmosphère. L’équipe en a déduit que le temps passé dans l’air par les particules pouvait aller d’une heure à près d’une semaine, soit un laps de temps suffisant pour que le plastique traverse les continents.

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Si les concentrations aériennes de microplastiques les plus élevées se trouvaient au-dessus des océans, les simulations réalisées ont montré que l’ensemble de la planète était concernée par ce type de pollution, de l’Antarctique aux plus hauts sommets de l’Himalaya. « Ces travaux montrent que la plupart des continents sont des importateurs nets de microplastiques issus de l’environnement marin, ce qui souligne le rôle cumulatif de la pollution héritée dans la charge atmosphérique de plastique », a estimé Natalie Mahowald, de l’université Cornell.

12 à 18 % du plastique produit finirait dans la nature

Près de 10 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde depuis le début du XXe siècle, et on estime que 12 à 18 % de celui-ci finit dans la nature. Bien que le volet modélisation de l’étude ait impliqué quelques suppositions pour déterminer les concentrations atmosphériques de microplastiques à l’échelle mondiale, il ne fait aucun doute que ces particules polluantes sont très présentes dans l’air que nous respirons.

Les auteurs de l’étude demandent que des recherches plus approfondies soient menées afin de déterminer précisément l’impact de ces particules sur les écosystèmes, la faune et, en fin de compte, la santé humaine.

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