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Alors que les États-Unis sont actuellement le premier pays le plus touché par le Covid-19 tant en matière de nombre de contaminations que de nombre de décès, l’Inde arrive juste à la deuxième position. Toutefois, si les personnes touchées par le coronavirus aux États-Unis ne cessent d’augmenter, en Inde, les chiffres sont en chute libre et les lits des hôpitaux se font de plus en plus vacants. Comment expliquer cette évolution ?

Comment l’Inde a-t-elle géré la pandémie ?

Rappelons que l’Inde a identifié son premier cas de Covid-19 le 30 janvier 2020, nous rapporte Sciences et Avenir. Son premier décès est quant à lui survenu à la mi-mars et, selon les chiffres du ministère de la Santé, le nombre de contaminations a atteint son paroxysme à la mi-septembre avec plus de 97.000 nouveaux cas par jour et 1.000 décès environ par jour.

Néanmoins, cette courbe a ensuite commencé à diminuer pour arriver, mardi 2 février 2021, à « seulement » 8.635 nouveaux cas et 94 décès. Ainsi, même si l’Inde a enregistré au total 10,7 millions de cas de contamination et 155.000 décès, son taux de létalité fait partie des plus faibles parmi les 20 nations les plus touchées.

A titre de comparaison, l’université américaine Johns-Hopkins a dénombré 11,43 décès pour 100.000 habitants en Inde alors qu’aux États-Unis, ce chiffre est de 136,55 pour 100.000 habitants. Les États-Unis accusant actuellement plus de 26 millions de contaminations et près de 450.000 décès.

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Comment expliquer cette baisse drastique des cas et décès en Inde ?

Certains experts estiment, en se basant sur des études sérologiques nationales, que les données officielles ne recensent probablement pas toutes les personnes touchées par le Covid-19 en Inde. Une étude réalisée dans le pays entre décembre et janvier a néanmoins révélé que 21,5 % de la population – soit 280 millions de personnes environ – dans les quartiers urbains et ruraux était dotée d’anticorps. A New Delhi, par exemple, l’une des villes les plus touchées par le virus, une étude a démontré que plus de la moitié des 28.000 participants à l’étude était dotée d’anticorps.

Parmi les hypothèses avancées pour expliquer cette évolution, la réaction du gouvernement indien dès le commencement de la pandémie en fermant les frontières aériennes et en imposant dès mars un confinement très strict, avec port obligatoire du masque et large diffusion des mesures de prévention pour éviter la contamination. Ce n’est qu’à partir de juin que ces mesures se sont progressivement assouplies.

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La vigilance reste toutefois de rigueur

En tout cas, plusieurs médecins du pays confirment la baisse significative des cas de Covid-19 et le gouvernement atteste que 90 % des lits consacrés aux patients atteints de Covid-19 sont vacants. Certains scientifiques, comme le virologiste Shahid Jameel, avancent que ce recul de la maladie peut être dû à une situation d’immunité collective mais d’autres experts déclarent que des études plus poussées sont nécessaires pour comprendre le recul du virus en Inde.

Néanmoins, l’Inde s’est lancé le défi de vacciner 300 millions de personnes d’ici juillet et a commencé la vaccination à la mi-janvier. Une mesure que salue le directeur régional de l’OMS, Poonam Khetrapal Singh, qui appelle toutefois à rester vigilant du fait que « l’Inde est un pays vaste et diversifié, il est difficile d’attribuer la chute des cas à l’immunité collective. Nous ne devons pas baisser la garde. Plus nous laisserons le temps au virus de se transmettre partout, plus élevé sera le risque de voir surgir de nouvelles souches. »

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Navé
Navé
3 années

Pourquoi ne dites-vous pas qu’en Inde les gens sont soignés, ce qui explique la baisse du nombre de cas et de décès !!!