— Ethan Daniels / Shutterstock.com

Des recherches menées par des scientifiques britanniques ont récemment suggéré que le changement climatique avait probablement contribué à l’émergence du SARS-CoV-2. Explications.

Un impact insoupçonné sur les populations de chauves-souris

Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Science of the Total Environment, une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge ont déterminé que le réchauffement climatique avait favorisé l’établissement de dizaines d’espèces de chauves-souris en modifiant durablement la végétation des forêts du sud de la Chine, ainsi que l’émergence d’autres types de coronavirus. Il s’agit de la première étude à évoquer un lien fort entre le changement climatique et l’actuelle pandémie.

« L’augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique et des températures plus élevées ont transformé les arbustes tropicaux en savanes et forêts, qui constituent les habitats le plus appropriés pour les chauves-souris », a estimé Camilo Mora, auteur principal de l’étude. « Le fait que le changement climatique puisse accélérer la transmission des agents pathogènes de la faune à l’Homme souligne la nécessité urgente de réduire les émissions mondiales. »

Dans une région donnée, le nombre de coronavirus présents est étroitement lié au nombre d’espèces de chauves-souris y ayant élu domicile. Au total, les experts ont découvert qu’au cours du 20e siècle, 40 autres espèces de chauves-souris, porteuses d’une centaine de types de coronavirus, s’étaient établies dans la province chinoise du Yunnan. Les données génétiques ont de leur côté suggéré que l’ancêtre du SARS-CoV-2 provenait également de ce « point chaud » mondial.

« Le changement climatique au cours du siècle dernier a rendu l’habitat de la province chinoise du Yunnan méridional propice à un plus grand nombre d’espèces de chauves-souris », a déclaré le Dr Robert Beyer, co-auteur de l’étude. « Comprendre comment la répartition mondiale des espèces de chauves-souris a évolué sous l’effet du changement climatique pourrait constituer une étape importante pour retracer l’origine de l’épidémie de Covid-19. »

De nouvelles interactions entre espèces à l’origine de l’apparition et la transmission de virus plus nocifs

Pour cette étude, l’équipe a utilisé des données sur la végétation, la température, les précipitations, la couverture nuageuse et les besoins en végétation des espèces de chauves-souris du monde entier afin d’établir une carte de leur répartition au début des années 1900. Ils ont ensuite comparé ces données à la répartition actuelle des espèces.

« Au fur et à mesure que le changement climatique a modifié les habitats, les espèces ont quitté certaines zones et se sont déplacées dans d’autres, amenant avec elles leurs virus. Cela a non seulement modifié les régions où les virus étaient présents, mais a très probablement permis de nouvelles interactions entre les animaux et les virus, entraînant l’apparition et la transmission de virus plus nocifs », ont estimé les chercheurs.

Changement dans la répartition mondiale des chauves-souris depuis 1901. La partie zoomée représente l’origine géographique probable de l’ancêtre du SARS-CoV-2 — © Dr Robert Beyer / University of Cambridge

Avec une moyenne de 2,7 virus par espèce, on estime que la population mondiale actuelle de chauves-souris héberge 3 000 coronavirus différents. Et il se trouve que l’augmentation de l’éventail d’espèces au sein d’une région donnée, alimentée par le changement climatique, augmente également les chances que l’un d’entre eux soit transmis à l’Homme. Pour l’heure, trois virus pouvant se révéler mortels ont connu une telle trajectoire : le MERS, le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2.

Les auteurs de l’étude ont également constaté que le changement climatique avait entraîné une augmentation du nombre d’espèces de chauves-souris vivant en Afrique centrale et dans certaines parties de l’Amérique centrale et du Sud.

Provenant également des chauves-souris, le virus Nipah inquiète de plus en plus en Asie. En cause : sa durée d’incubation moyenne relativement longue et son taux de mortalité atteignant 75 %.

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Werner
Werner
3 années

Cela s’appelle «science», «recherches». Mais d’est évidemment du bidon. Des mecs qui gagnent leur vie avec des mensonges!