Plusieurs médecins britanniques ont fait part de leurs inquiétudes concernant une maladie rare apparaissant des semaines après l’infection initiale par le Covid-19 et touchant jusqu’à 100 enfants par semaine au Royaume-Uni.

Des symptômes nombreux

Les sujets semblent souffrir du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (MIS-C), caractérisé par une température pouvant atteindre 40 °C, des éruptions cutanées, des douleurs abdominales, thoraciques ou une tension artérielle anormalement faible. Dans les cas les plus graves, les médecins ont également décrit des symptômes semblables à ceux observés chez les patients souffrant de septicémie ou d’un choc toxique.

Observée durant la première vague de la pandémie de coronavirus, cette affection touche un enfant sur 5 000 ayant contracté le Covid-19 et apparait un mois environ après l’infection initiale, qu’elle ait été ou non symptomatique. Actuellement, jusqu’à 100 enfants atteints de MIS-C sont hospitalisés chaque semaine au Royaume-Uni, contre une moyenne hebdomadaire de 30 cas en avril 2020. Selon les premières données dévoilées, près de quatre enfants sur cinq étaient auparavant en bonne santé, tandis que 75 % des sujets les plus lourdement touchés appartiennent à des minorités ethniques.

« La maladie a été diagnostiquée chez des enfants âgés de 8 à 14 ans [l’âge médian étant de 9 ans] », a expliqué le Dr Hermione Lyall, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College de Londres. « L’examen des données relatives à 78 patients atteints de MIS-C et ayant été admis en soins intensifs a révélé que 47 % d’entre eux étaient d’origine afro-caribéenne, et 28 % d’origine asiatique. »

— David Tadevosian / Shutterstock.com

Selon Liz Whittaker, du Royal College of Paediatrics and Child Health, des recherches sont actuellement menées afin de comprendre les causes de cette situation. « La génétique peut être un facteur, mais nous craignons davantage que cette affection touche de manière disproportionnée les enfants issus de milieux défavorisés, qui vivent dans des conditions précaires, notamment des logements surpeuplés », a-t-elle estimé.

Une hausse proportionnelle à celle du nombre global de cas de Covid-19 lors de la seconde vague

Bien que l’augmentation du nombre de cas de MIS-C par rapport à l’année passée soit inquiétante, Whittaker a tenu à rassurer les parents, expliquant que leur nombre était proportionnel à celui des infections Covid-19 enregistrées chez les adultes, en nette hausse par rapport à la première vague.

— Mama Belle and the kids / Shutterstock.com

« Le MIS-C peut être très grave, mais nous voyons aujourd’hui moins de cas très sévères qu’en 2020, parce que les enfants sont dépistés et pris en charge plus tôt. Cette affection reste rare et nous estimons que les parents ne devraient pas s’inquiéter outre mesure. La faible part de la population concernée ne devrait pas remettre en cause l’ouverture des aires de jeux », a conclu la scientifique.

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