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Ces vers mangeurs de bois pourraient bientôt être vendus dans les supermarchés

Une alternative durable au poisson ?

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Les supermarchés pourraient bientôt proposer une alternative inattendue dans leurs rayons : le ver de mer mangeur de navires. Des chercheurs des universités de Cambridge et de Plymouth se lancent dans la culture de ce mollusque blanc et visqueux, également connu sous le nom de « taret », dans le but de le rendre disponible pour les consommateurs.

Contrairement à d’autres créatures marines, le ver de mer se distingue par l’absence de coquille. Il creuse son chemin à travers le bois immergé dans l’eau de mer à l’aide de plaques situées sur sa tête. Connu sous différents noms comme « shipworm » ou « tamilok » aux Philippines, où il est consommé cru avec du vinaigre de noix de coco, du sel et du piment, ce mollusque pourrait devenir une alternative viable à la pêche traditionnelle.

Les chercheurs David Willer et Reuben Shipway, qui préfèrent l’appeler « palourde nue », voient en cette créature une alternative durable aux poissons traditionnels comme le cabillaud, l’églefin, le saumon, le thon et les crevettes, qui représentent 80 % des produits de la mer consommés au Royaume-Uni. Ces poissons sont souvent pêchés au chalut, une méthode jugée nocive et non durable.

L’avantage du ver de mer est son régime alimentaire à base de bois, transformé en protéines, vitamine B12 et autres nutriments par des bactéries et des champignons symbiotiques présents dans son intestin. Selon les chercheurs, il pourrait offrir les bienfaits d’un régime riche en poisson, tels que la réduction du risque de maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives, de manière plus durable. Bien que sa nourriture principale soit le bois, le ver de mer peut également filtrer des granulés alimentaires pour rehausser sa saveur. Son goût est souvent comparé à celui des huîtres, mais il peut varier en fonction du type de bois en contact avec le mollusque.

L’année dernière, les scientifiques ont mis en place la première aquaculture de tarets au monde à Plymouth, avec l’espoir de déployer cette technique à plus grande échelle sur terre. Une fois les brevets obtenus, un plan de mise à l’échelle sur deux ans devrait débuter en mai, avec l’élevage au large de la côte du Devon. Malgré leur réputation de ravageurs des navires, les tarets se révèlent être une source riche en nutriments et pourraient être nourris avec des copeaux de bois recyclés pour réduire leur impact carbone

Selon Charlotte Coombes de la Marine Conservation Society, cette approche novatrice de l’exploitation des ressources halieutiques offre des perspectives intéressantes dans un contexte où 97 % des stocks mondiaux de poissons sont soit entièrement pêchés, soit surexploités. Elle souligne cependant l’importance de voir comment cette initiative pourrait être mise en œuvre à grande échelle. Par ailleurs, après des milliers d’années, les ravages causés par les vers marins restent un mystère.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

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