Le réchauffement climatique complique chaque jour le quotidien de milliers de plantes et d’animaux. Dans la région de l’Arctique, plus de 200 rennes ont été retrouvés morts. Incapables de se nourrir l’hiver dernier, ils ont tenté de survivre en changeant leurs habitudes mais cela n’a pas suffi.

EN QUOI L’HIVER DERNIER A-T-IL JOUÉ UN RÔLE DANS LE DÉCÈS DE CES ANIMAUX ?

Depuis plusieurs mois, les rennes du Svalbard vivent dans des conditions très difficiles. Ces animaux connus pour leur résistance face aux températures polaires ne supportent pas la douceur qui s’est installée dans la région. A cause du réchauffement climatique, ces derniers mois et notamment décembre dernier ont été très doux.

En hiver, il devient très difficile pour les rennes du Svalbard de se nourrir
© Commons Wikipedia / Andreas Weith

La météo neigeuse a laissé place à des pluies et des températures chaudes pour la saison. Les pluies combinées aux températures froides de la nuit ont créé plusieurs couches de glace. Or, c’est sous cette glace que se trouve la nourriture habituelle des rennes. Ne pouvant la briser avec leurs sabots, les rennes du Svalbard ont été contraints de chercher d’autres sources de nourriture.

Certains se rendaient sur les plages afin de manger des algues. Tandis que d’autres n’hésitaient pas à escalader des falaises de plus de 300m de haut pour trouver de quoi se nourrir. Cependant, ce régime alimentaire forcé a perduré au-delà de l’hiver. Entre maigreur et privation, beaucoup d’animaux n’ont pas survécu et le phénomène risque d’empirer.

UN TAUX DE MORTALITÉ ANORMALEMENT ÉLEVÉ ?

En temps normal, il est possible d’observer chaque année quelques décès dans l’Arctique. Cette région du monde possède un environnement très rude et il n’est pas rare que certains rennes ne survivent pas à ces hivers très froids.

Daniel C Varming / Shutterstock.com

Cependant, le taux de mortalité de l’hiver dernier est l’un des plus élevés jamais recensés chez les rennes du Svalbard. A ce jour, seul l’hiver 2007-2008 reste le plus mortel pour l’espèce « depuis le début du suivi de la population de rennes il y a quarante ans”, a signalé Ashild Onvik Pedersen, directrice de recherche sur le sujet.

Mais le plus alarmant est que le réchauffement climatique n’est pas le seul problème auquel est confrontée l’espèce. Si le renne de l’Arctique est considéré comme une espèce vulnérable à l’échelle mondiale, ceux qui vivent dans la région du Svalbard prospèrent. En 40 ans, la population a doublé. Aujourd’hui, plus de 22 000 d’entre eux vivent dans cette région du monde. Toutefois, s’il y a un nombre important de rennes, cela signifie qu’ils doivent davantage se battre pour trouver de la nourriture.

L’ARCTIQUE DUREMENT TOUCHÉ PAR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

La découverte de ces cadavres de rennes rappelle également que les régions bordant l’Arctique sont les premières touchées par la hausse des températures. Eté comme hiver, l’Arctique subit de plein fouet le réchauffement climatique.

La partie canadienne de l’Arctique voit son pergélisol fondre beaucoup plus vite que prévu alors que de l’autre côté du monde, les fortes chaleurs brûlent les forêts de Sibérie. Si l’Homme n’agit pas très vite pour tenter de sauver l’Arctique, les conséquences pourraient être désastreuses aussi bien pour l’écosystème local que pour l’ensemble de la planète.

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