Aller au contenu principal

Des archéologues découvrent un pendentif porte-bonheur en forme de pénis près du mur d’Hadrien

Dans l'art romain, les images phalliques symbolisaient couramment la chance

Penis Pendentif
Image d’illustration — © The Portable Antiquities Scheme / The Trustees of the British Museum

Lors de récentes fouilles menées à Vindolanda, un ancien fort romain situé non loin du célèbre mur d’Hadrien, les archéologues ont mis au jour un pendentif pour le moins étonnant : une amulette en forme de phallus, taillée dans du jais, qui aurait servi de porte-bonheur à son propriétaire. Ce vestige, petit mais symboliquement puissant, offre un nouvel aperçu des croyances et superstitions qui régnaient dans les rangs de l’armée romaine.

Un bijou antique au symbolisme bien ancré

Le pendentif, sculpté dans une pierre noire brillante appelée jais, date du début du IVe siècle. Il a été retrouvé parmi les décombres d’un mur de caserne du fort de Vindolanda, situé juste au sud du Sycamore Gap, un lieu emblématique du nord de l’Angleterre. Selon le Dr Andrew Birley, directeur des fouilles pour le Vindolanda Charitable Trust, ce type d’objet était couramment porté par les soldats romains à des fins protectrices ou superstitieuses. 

Le pendentif en jais est de petite taille et présente une surface lisse, indiquant qu’il a été souvent touché par son propriétaire pour attirer la chance. Le Dr Andrew Birley a précisé que cet objet avait été perdu lors de la construction de la caserne qui l’a vu émerger.

« Le jais est un matériau qui gagne en popularité dans la fabrication de bijoux dès le IIIe siècle », explique le Dr Birley. « Des pendentifs comme celui-ci étaient largement répandus parmi les soldats stationnés à Vindolanda, et il est probable qu’ils y voyaient un objet de protection personnelle. »

L’imagerie phallique dans la culture romaine

Dans la Rome antique, le phallus incarnait la chance, la puissance et surtout la protection contre les esprits malveillants. Ces symboles ont été retrouvés sur divers objets romains, allant des mosaïques aux lampes. Les soldats romains, particulièrement superstitieux face aux dangers du champ de bataille, portaient souvent des amulettes en forme de poing ou de pénis pour s’attirer les faveurs des dieux. Quant aux enfants, ils recevaient fréquemment ce genre de pendentifs pour les prémunir contre le « mauvais œil ».

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un tel symbole est découvert dans cette région. Pas moins de 59 représentations phalliques ont déjà été identifiées sur le mur d’Hadrien et dans les fortifications qui le bordent. Une autre gravure de pénis sur une dalle de pierre avait été révélée en 2024 sur ce même site archéologique, démontrant l’omniprésence de cette symbolique dans le quotidien des Romains.

Le fort de Vindolanda 

Le fort de Vindolanda n’est pas seulement remarquable pour cette récente trouvaille. Occupé de l’an 85 à 370 après J.-C., il précède même la construction du mur d’Hadrien, cette monumentale barrière de 117 kilomètres destinée à marquer la frontière nord-ouest de l’Empire romain. Le fort a servi de base de construction et de garnison, ayant été démoli et reconstruit au moins neuf fois au cours de son histoire.

Les fouilles à Vindolanda ont déjà permis de mettre au jour de nombreux objets d’une rare valeur historique, comme des tablettes d’écriture en bois, des gants de boxe, des bottes en cuir ou encore des outils du quotidien. Ce riche passé continue de se dévoiler au fil des campagnes de fouilles annuelles.

« Nous sommes ravis de cette découverte », a ajouté le Dr Birley, en soulignant qu’elle pourrait être le début de nombreuses autres trouvailles à Vindolanda cette année. Par ailleurs, une chercheuse de métaux a découvert un pendentif en forme de pénis datant de l’Antiquité romaine.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *