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— © R. Collins et R. Sands

De nouvelles analyses suggèrent que le phallus en bois découvert à Vindolanda, dans le nord de l’Angleterre, aurait été utilisé comme sextoy il y a près de deux millénaires.

Phallus « grandeur nature »

Proche du mur d’Hadrien, Vindolanda est considéré comme l’un des sites archéologiques les plus complexes de Grande-Bretagne. Au fil des années, les vestiges de pas moins de neuf anciens forts en bois ou en pierre, bâtis entre 85 et 370 de notre ère et destinés à protéger les confins de l’Empire romain, y ont été mis au jour.

Depuis sa découverte en 1992, dans une fosse datant du IIe siècle qui contenait des sandales en cuir, ainsi que différents accessoires vestimentaires et outils, plusieurs fonctions avaient été proposées pour le phallus en bois de 17 centimètres de long. Les archéologues suspectant notamment qu’il aurait pu être utilisé comme pilon ou comme porte-bonheur.

Détaillé dans la revue Antiquity, un nouvel examen approfondi ayant impliqué des scans 3D haute résolution a révélé que les deux extrémités de l’objet étaient significativement plus lisses et usées (zone verte sur l’image d’en-tête), indiquant que ce dernier avait été manipulé à de nombreuses reprises. Selon les chercheurs, il s’agirait potentiellement du premier godemiché romain jamais découvert.

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— © R. Collins et R. Sands

« La taille du phallus et le fait qu’il ait été sculpté dans du bois soulèvent un certain nombre de questions sur son utilisation durant l’Antiquité », souligne Robert Collins, chercheur à l’université de Newcastle et auteur principal de l’étude. « Nous savons que les Romains et les Grecs utilisaient des accessoires sexuels, et cet objet découvert à Vindolanda pourrait en être un exemple. »

L’importance du symbole phallique pour les Romains

À l’époque romaine, le symbole phallique était couramment représenté sur des fresques, des mosaïques, ainsi que des ornements et des bijoux destinés à protéger leur propriétaire du mauvais sort.

Sur toute la longueur du mur d’Hadrien et dans les installations militaires proches, quelque 59 gravures d’organes génitaux masculins, également appelées fascinus ou fascinum, ont été mises au jour.

L’une des plus étonnantes reste sans doute celle découverte en juin 2022 à Vindolanda. Vieille de 1 700 ans, elle était accompagnée de l’inscription latine « Secvndinvs Cacor », ou « Secundinus, l’emmerdeur ».

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