
Les témoignages d’une époque pas si lointaine. Les autorités égyptiennes ont annoncé la découverte de vestiges de plusieurs bâtiments et d’artefacts dans les eaux de la baie d’Aboukir.
L’ancienne cité de Canope
Selon le communiqué officiel, la zone fouillée, au large de la côte d’Alexandrie, constituerait l’extension occidentale de l’ancienne cité de Canope. Un centre urbain majeur de la région durant la période ptolémaïque (304 à 30 avant notre ère), lorsque l’Égypte était dirigée par une dynastie de rois descendant d’un des généraux d’Alexandre le Grand, puis sous l’Empire romain.
« Il y a beaucoup de choses sous l’eau, mais la quantité d’éléments et d’objets que nous pouvons remonter est limitée », a expliqué le ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, Sherif Fathi. « Ce patrimoine restera en grande partie englouti. »
Les différentes plongées réalisées ont révélé la présence de nombreux bâtiments en pierre calcaire (temples, habitations, structures artisanales et commerciales), ainsi que des réservoirs et bassins taillés à même la roche, destinés à l’élevage de poissons et au stockage de l’eau domestique. À proximité d’un quai de 125 mètres de long, où auraient été amarrées de petites embarcations jusqu’à la période byzantine, les vestiges d’un navire marchand, ainsi que des ancres en pierre et une grue portuaire ont été identifiés.
Ayant passé plus d’un millénaire sous les flots, les trésors rapatriés sur la terre ferme comprennent la statue colossale d’un sphinx en quartzite, portant le cartouche de Ramsès II (ayant régné de 1279 à 1213 avant notre ère), ainsi que celle d’une figure inconnue de la fin de l’époque ptolémaïque et d’un noble romain.
Quand l’histoire se répète
Comme sa voisine Thônis-Héracléion, des séismes et l’élévation progressive du niveau de la mer ont conduit à l’enfoncement de Canope dans la Méditerranée, dont les vestiges se trouvent aujourd’hui à une dizaine de mètres sous les vagues.
Un sort que connaitra dans un avenir relativement proche une bonne partie de l’actuelle Alexandrie, qui s’enfonce de plus de 3 millimètres chaque année. Selon les projections les plus optimistes des Nations unies, jusqu’à un tiers de la ville pourrait se retrouver sous les eaux ou inhabitable d’ici 2050.
Il y a quelques semaines, des blocs du célèbre phare d’Alexandrie, pesant dans certains cas plusieurs dizaines de tonnes, avaient été récupérés.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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