
Depuis des siècles, les vastes anneaux de terre qui parsèment la région de Sunbury, en Australie, ont intrigué les chercheurs. Leur origine et leur utilité restaient une énigme jusqu’à une récente étude qui a permis d’éclairer leur histoire. Découverts à la périphérie de Melbourne, ces vestiges culturels se révèlent être l’œuvre du peuple aborigène Wurundjeri Woi-wurrung, qui les aurait façonnés il y a près de 1 400 ans.
Une construction méthodique et intentionnelle
Les anneaux de terre de Sunbury, situés dans la région du Wurundjeri Woi-wurrung, ont longtemps intrigué les chercheurs. Ces formations circulaires, composées de monticules de terre et de pierres, présentent des similitudes avec d’autres structures repérées à travers le monde, notamment en Angleterre et au Cambodge. Leur véritable origine était jusqu’à présent inconnue, bien que certaines hypothèses suggéraient qu’elles étaient liées à des pratiques culturelles et rituelles anciennes.
Les fouilles réalisées récemment sur l’un de ces anneaux ont révélé un processus de construction soigneusement orchestré par les Aborigènes de l’époque. Les habitants de la région ont défriché le terrain, déplacé les roches et disposé stratégiquement les pierres afin de créer ces impressionnantes structures circulaires.
L’examen des sites a également mis en évidence la présence de foyers et d’outils en pierre, attestant de leur utilisation pour des activités quotidiennes et rituelles. Ces outils auraient servi à la taille du bois, au travail des plantes et à la confection d’objets destinés aux pratiques spirituelles.
Un centre de vie sociale et spirituelle
Bien que des études antérieures aient suggéré que ces anneaux étaient des lieux de cérémonies sacrées, les informations sur leur signification culturelle restaient limitées, en particulier dans le sud-est de l’Australie. La dernière fouille a permis de dater l’un de ces anneaux entre 590 et 1 400 ans. Les résultats, publiés dans la revue Australian Archaeology, suggèrent également que ces espaces étaient utilisés pour allumer des feux de camp et fabriquer des outils en pierre.
Les chercheurs pensent que ces outils servaient à interagir avec la nature, notamment pour la chasse, la récolte de plantes, ou encore lors de cérémonies marquées par des scarifications ou la création de parures en plumes.
Les découvertes apportent un éclairage précieux sur l’histoire culturelle des Aborigènes et leur lien avec leur environnement. Selon les scientifiques, ces résultats révèlent les connaissances ancestrales du peuple Wurundjeri Woi-wurrung concernant leur paysage et les différentes pratiques liées à la terre, telles que la taille, le mouvement et l’utilisation des outils. Bien que l’objectif originel des anneaux de Sunbury se soit perdu dans les brumes du temps, les valeurs culturelles attachées à ce territoire ont été transmises de génération en génération.
L’importance des anneaux de terre pour les peuples aborigènes
Des milliers de ces anneaux auraient autrefois existé en Australie, mais beaucoup ont disparu à la suite de la colonisation européenne. Aujourd’hui, environ une centaine subsistent et sont d’une grande importance pour les différents groupes aborigènes, représentant une riche histoire marquée par l’occupation, la colonisation, l’autodétermination et la résilience des peuples indigènes.
Pour ces derniers, le concept de « pays » englobe bien plus que la simple notion de territoire ; il inclut la terre, l’eau, le ciel, les animaux, les plantes, les objets culturels, les itinéraires traditionnels, les croyances, ainsi que les ancêtres. Les chercheurs soulignent qu’une compréhension complète des anneaux nécessite d’étudier les multiples dimensions du paysage culturel, qui sont le fruit des activités ancestrales.
Cette découverte archéologique permet non seulement de mieux comprendre le passé, mais aussi de valoriser et préserver un héritage culturel inestimable. Les efforts de conservation menés par les communautés autochtones et les chercheurs visent à restaurer la reconnaissance et la signification de ces lieux, garantissant que leur histoire ne tombe pas dans l’oubli. Par ailleurs, la mystérieuse cicatrice géante découverte en Australie par Google Earth a enfin une explication.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Independent
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