Chaque année, de nouvelles espèces animales sont identifiées, enrichissant davantage la biodiversité déjà luxuriante de notre planète. Cependant, un groupe animal se distingue par son incroyable diversité : les insectes. Selon les experts, ils constituent près de la moitié de toutes les espèces animales connues, avec une représentation particulièrement forte des coléoptères.
Le règne de la diversité
Camilo Mora, professeur associé à l’université d’Hawaï, souligne l’extraordinaire diversité des insectes qui composent près de la moitié des espèces animales connues, avec un chiffre estimé à trois millions. C’est un nombre qui défie l’imagination, surtout lorsque l’on compare ce chiffre à d’autres groupes d’animaux. Parmi ce groupe déjà vaste, les coléoptères se démarquent par leur nombre.
Selon Jessica Ware, biologiste et conservatrice à l’American Museum of Natural History de New York, près de 400 000 espèces de ce groupe ont été identifiées. Pour mettre cela en perspective, une espèce animale sur trois est un coléoptère. Si la diversité était une course, les coléoptères seraient loin devant.
Les origines de la diversification
Ce qui distingue les insectes n’est pas simplement leur nombre, mais aussi leur longévité en tant que groupe animal. Existant depuis près de 500 millions d’années, ils ont eu amplement le temps de diversifier leurs espèces. Ce facteur temps a joué un rôle crucial dans leur capacité à coloniser diverses niches écologiques, de la forêt tropicale au désert.
Camilo Mora indique également que la courte durée de vie de la plupart des insectes a contribué à accélérer leur taux de spéciation. En d’autres termes, une durée de vie plus courte signifie plus de générations en moins de temps, offrant davantage d’opportunités pour des mutations bénéfiques qui peuvent aboutir à la formation de nouvelles espèces.
Le succès des insectes ne peut pas être entièrement attribué à leur nombre ou à leur longévité. Leur anatomie joue également un rôle crucial. Par exemple, les ailes des coléoptères ne servent pas uniquement à la locomotion aérienne. Elles leur fournissent aussi une protection physique, leur permettant de s’adapter à des environnements hostiles.
La diversité des autres groupes
Cependant, Mora suggère que d’autres groupes pourraient être tout aussi diversifiés, mais moins étudiés. En effet, dans une étude de 2018, les scientifiques ont émis l’hypothèse que les guêpes parasitoïdes pourraient contenir encore plus de types d’insectes que les coléoptères.
Malgré la prédominance des insectes, d’autres groupes animaux affichent également une riche diversité. Par exemple, les mammifères comptent 5 500 espèces, dont un quart sont des rongeurs, dont les rats, les écureuils, les castors et les capybaras, représentant plus de 25 % de l’ensemble des mammifères. Les amphibiens et les reptiles ne sont pas en reste, avec respectivement plus de 8 000 et entre 10 000 et 12 000 espèces.
Dans le monde aviaire, les passériformes, parfois appelés oiseaux percheurs, se distinguent avec 5 300 espèces différentes, ce qui équivaut au nombre de mammifères sur Terre. Les poissons, eux, totalisent 34 000 espèces, dominés par l’ordre des cyprinidés qui compte plus de 3 000 espèces.
Importance et menaces
Les insectes jouent un rôle crucial dans des écosystèmes terrestres. Leur nombre est estimé à 1,4 milliard par être humain, et leur poids total est 70 fois supérieur à celui de l’humanité. Les insectes sont essentiels à la vie sur Terre, même s’ils apparaissent comme des porteurs de maladies gênantes ou nuisibles. Ils nettoient l’eau douce, fournissent au sol les nutriments nécessaires à la chaîne alimentaire et servent de nourriture à des milliers d’espèces différentes.
Cependant, leur déclin est alarmant. Jessica Ware met en garde contre les conséquences catastrophiques que cela pourrait avoir non seulement pour l’humanité, mais aussi pour la biodiversité globale. Leur déclin pourrait ainsi avoir des répercussions inimaginables sur la vie telle que nous la connaissons. « Si les insectes disparaissent, c’est tout l’écosystème qui s’effondre », met en garde Jessica Ware.
En somme, le monde des insectes est non seulement un chef-d’œuvre de la diversité biologique, mais il est également crucial pour l’équilibre de la vie sur Terre. Leur déclin pourrait être le signe avant-coureur d’un dérèglement écologique majeur, soulignant une fois de plus la nécessité de protéger la biodiversité sous toutes ses formes.