coléoptères
— Chui Wui Jing / Shutterstock.com

De récentes recherches ont permis d’élucider le mécanisme aussi improbable qu’ingénieux permettant aux coléoptères de rester hydratés tout au long de leur vie sans utiliser leur bouche.

Percer les secrets de l’hydratation chez les coléoptères

Publiés dans la revue PNAS, ces travaux menés par des scientifiques danois et écossais ont révélé que les insectes captaient l’humidité de l’air à l’aide de leur rectum, puis la transformaient en un liquide étant ensuite absorbé par leur organisme. Une capacité précieuse pour ces créatures connues pour évoluer dans des environnements extrêmement secs.

« Les coléoptères peuvent passer toute leur vie sans boire d’eau liquide », explique Kenneth Veland Halberg, chercheur à l’université de Copenhague et co-auteur de la nouvelle étude. « Cela est dû à leur rectum modifié et à leurs reins étroitement connectés, qui forment ensemble un système multi-organe hautement spécialisé dans l’extraction de l’humidité présente dans la nourriture qu’ils mangent et dans l’air qui les entoure. »

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont prélevé et examiné des échantillons d’excrêments de coléoptères tels que le charançon du blé (Sitophilus granarius) et le scarabée rouge de la farine (Tribolium castaneum), qui se sont avérés ne présenter aucune trace d’eau.

coléoptère
Vue en coupe de l’intestin postérieur du coléoptère. L’image montre les selles sèches en magenta entourées de l’intestin en gris. Le tubule malpighien du coléoptère apparaît en violet — © Kenneth Veland Halberg

Une analyse génétique a de son côté révélé qu’un gène appelé NHA1 était exprimé 60 fois plus dans le rectum du coléoptère. Une anomalie ayant donné naissance à un groupe unique de cellules dites « leptophragmata », jouant un rôle crucial lorsque le coléoptère absorbe de l’eau par son arrière-train.

Le rôle clé des cellules leptophragmata

« Les cellules leptophragmata s’apparentent à de minuscules fenêtres entre les reins, qui enveloppent son intestin postérieur, et le système circulatoire de l’insecte », explique Halberg. « Ces minuscules cellules pompent des sels dans les reins afin que les insectes puissent capter l’eau de l’air humide par leur rectum et, de là, dans leur corps. »

Il y a quelques semaines, des chercheurs américains avaient percé les secrets de la « catapulte anale » de la cicadelle pisseuse, défiant les lois de la physique.

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