Pourrons-nous un jour vivre longtemps et prospérer dans l’espace ?

Un séjour en impesanteur au-dessus de notre planète n’est pas sans conséquence sur le corps humain

Qui n’a jamais rêvé d’aller dans l’espace ? Mais un séjour au-dessus de la planète Terre n’est pas sans conséquence sur le corps humain. Pourrons-nous un jour vivre longtemps et prospérer dans l’espace ? Avec l’exploration spatiale comme objectif principal, il est important de savoir si le corps humain peut résister aussi longtemps dans l’espace.

Des recherches difficiles et longues à mener

Nous sommes presque tous d’accord pour dire que les astronautes envoyés dans l’espace ont une chance incroyable ! Ils peuvent admirer notre belle planète bleue depuis là-haut, ils prennent part à des missions exceptionnelles, ils peuvent librement flotter dans leur vaisseau, mais surtout ils prennent d’énormes risques pour leur santé. Eh oui, tout n’est pas rose pour les astronautes. En effet, après leur voyage dans l’espace, le corps et l’esprit des astronautes sont soumis à rude épreuve dès leur retour sur Terre.

Les effets à long terme des missions spatiales sont de plus très difficiles à analyser car seulement une poignée de personnes sont allées dans l’espace pour une durée prolongée. Les scientifiques n’arrivent pas encore à comprendre les différentes menaces qui entourent les séjours prolongés dans l’espace. D’ailleurs, il faut des années pour suivre l’état de santé des astronautes.

— Andrey Armyagov / Shutterstock.com

La NASA connait déjà les effets du voyage spatial sur le corps humain. Mais qu’en est-il des séjours prolongés ? Sont-ils dangereux et entraînent-ils des modifications irrattrapables ?Pourra-t-on supporter un long voyage vers Mars ? A tout cela s’ajoute la question des médicaments. En effet, des scientifiques se demandent comment les astronautes produiront des médicaments lors de missions dans l’espace lointain. La NASA se penche actuellement sérieusement sur la question. Les voyages à des milliers de kilomètres de la Terre sont loin d’être sans risques. Et si les astronautes se retrouvent sans approvisionnement, comment feront-ils pour se soigner en cas de maladie ?

La vie dans l’espace a de nombreux effets dévastateurs sur le corps humain

Vivre en apesanteur a un certain nombre d’effets sur le corps humain, incluant des modifications de la structure cérébrale ainsi qu’une perte significative de densité osseuse. Une étude a révélé l’impact dévastateur de la vie dans l’espace sur les os des astronautes. Le suivi étroit de 17 astronautes ayant passé des périodes prolongées dans l’espace a montré que ceux-ci souffraient toujours d’un important déficit de densité osseuse douze mois après leur retour sur Terre. Les chercheurs doivent encore continuer leurs recherches et suivre maintenant des astronautes qui ont participé à des missions spatiales plus longues, afin d’obtenir un aperçu plus large de l’impact de la micropesanteur sur notre structure osseuse.

L’astronaute français Thomas Pesquet

Une autre étude a révélé que les missions spatiales prolongées remodèlent le cerveau des astronautes. En effet, l’analyse du cerveau de douze astronautes qui ont passé en moyenne 172 jours dans l’espace a conduit à la mise en évidence de différences micro-structurelles significatives dans la substance blanche, responsable de la propagation des informations au sein du système nerveux. Ce sont des études pionnières et les chercheurs ont encore besoin de temps pour analyser les effets de la vie dans l’espace sur le corps humain. Une autre étude a révélé que les gènes des astronautes sont perturbés dans l’espace.

Par ailleurs, des tests médicaux effectués depuis quelques années ont révélé que la vision des astronautes est gravement endommagée lorsqu’ils reviennent de mission. Les astronautes sont en plus exposés à des taux de radiations bien plus élevés que la normale. A vrai dire, le taux d’exposition aux radiations naturelles et cosmiques est 100 à 1 000 fois plus élevé dans l’espace que sur Terre. A cause de cette exposition importante, les astronautes sont soumis à un risque important de développer des cancers. Les radiations cosmiques peuvent également entraîner des dommages sur le système nerveux central se traduisant par des fonctions cognitives altérées, des fonctions motrices réduites et des troubles comportementaux.

De nouvelles simulations ont suggéré qu’une mission martienne d’une durée d’environ 1 000 jours exposerait les astronautes à des niveaux de radiations supérieurs aux limites de sécurité fixées par les agences spatiales.

L’astronaute italienne Samantha Cristoforetti

Pas d’hommes sur Mars avant la fin des années 2030

Vous l’aurez compris, les astronautes sont soumis à rude épreuve dans l’espace et le retour sur Terre n’est pas sans danger. Ils s’exposent en connaissance de cause à des épreuves tant physiques que psychologiques. Risque de cancer, perte de leur vision parfaite, diminution de leur masse osseuse, les inconvénients d’un voyage dans l’espace peuvent largement égaler les avantages. Et on ne parle même pas des dommages psychologiques. Le stress pesant sur l’équipage, le manque de sommeil et les changements physiques de leur corps peuvent également entraîner anxiété et dépression.

En définitive, beaucoup de ces phénomènes n’ont pas encore trouvé de réponse certaine chez les scientifiques. Les chercheurs travaillent sur des solutions expérimentales pour limiter ou annuler les effets de l’impesanteur sur le corps. Reste toujours un obstacle de taille : celui des radiations, dont on sait se protéger à moindre échelle, mais qui rendrait les missions humaines sur d’autres planètes, comme Mars, problématique pour la santé des astronautes. Pour certains, il serait même judicieux de retarder ces missions jusqu’à trouver des solutions pour protéger les astronautes des radiations plutôt que continuer sur les calendriers déjà établis. La NASA ne pourra pas envoyer d’hommes sur la planète rouge avant la fin des années 2030. L’hibernation a été envisagée mais cette solution relève encore du domaine de la science-fiction.

L’astronaute américain Mark Vande Hei © NASA Johnson / Flickr

A ce jour, c’est l’astronaute américain Mark Vande Hei qui a passé le plus de temps en continu dans l’espace après 341 jours dans la Station spatiale internationale (ISS). Pensez-vous que nous pourrons un jour faire mieux ? Des recherches doivent encore être menées car nous ne connaissons pas les effets des missions prolongées dans l’espace sur le corps humain. La conquête de l’espace ne s’annonce pas de tout repos. Si l’espace vous passionne, découvrez pourquoi la NASA laisse les astronautes hommes dans l’espace plus longtemps que les femmes.

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