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Les scientifiques proposent que ce lac au Canada soit la référence de l’Anthropocène

Cette petite étendue d'eau est chargée de microplastiques et de retombées des explosions de bombes nucléaires

lac Canada
— SF photo / Shutterstock.com

L’Homme a changé le visage de la Terre, et des géologues suggèrent de créer une nouvelle époque géologique qui aurait commencé avec les retombées des tests nucléaires des années 1950, visibles dans les sédiments d’un lac canadien. Elle symboliserait l’impact de l’Homme sur le climat et l’environnement terrestres.

Un lac canadien témoigne du changement radical provoqué par l’Homme sur la planète

Des géologues proposent de définir le début d’une nouvelle époque géologique, l’Anthropocène, par les traces de plutonium radioactif laissées par les explosions nucléaires des années 1950 dans les sédiments d’un lac canadien.

L’Anthropocène signifie que l’Homme est devenu la force principale qui modifie le climat et l’environnement terrestres. Ce terme a été inventé au début des années 2000 par le météorologue néerlandais Paul Crutzen, lauréat du prix Nobel de chimie en 1995. Il a suggéré de situer le début de cette nouvelle ère pendant la révolution industrielle, vers 1784, date de la conception de la machine à vapeur par James Watt.

Mais cette date n’est pas visible partout dans le monde, surtout dans l’hémisphère sud, qui n’était pas industrialisé à l’époque. C’est pourquoi un groupe de scientifiques, appelé le groupe de travail sur l’Anthropocène (AWG), a cherché une autre limite plus universelle et plus facile à identifier.

Ils ont trouvé cette limite dans les retombées des tests d’armes nucléaires réalisés dans les années 1950 et au début des années 1960. Ces tests ont libéré du plutonium radioactif, appelé plutonium 239, qui s’est répandu dans l’atmosphère et est retombé sous forme de neige ou de pluie. Ce plutonium s’est ensuite accumulé dans les couches de sédiments au fond des lacs, où il peut être détecté aujourd’hui.

lac Canada
— © Mhsheikholeslami / Wikimedia Commons

Le lac Crawford, un entonnoir à particules

Les scientifiques ont choisi le lac Crawford, situé en Ontario au Canada, comme exemple de cette limite géochimique. Ce lac s’est formé il y a 10 000 ans lors de l’effondrement d’une caverne calcaire et présente une particularité : il conserve chaque année une couche blanche de calcite provenant des roches environnantes, qui enregistre les conditions climatiques et environnementales de l’année.

Nous pouvons compter ces couches blanches et savoir exactement quelle année nous regardons”, a expliqué Francine McCarthy, professeure de sciences de la terre à l’université Brock au Canada et membre de l’AWG, lors d’une présentation organisée par le Science Media Center en Allemagne le 6 juillet.

Les données du lac Crawford montrent que 1950 est l’année où l’activité humaine a “submergé” les systèmes naturels, entraînant un changement géologique majeur. Les couches de sédiments riches en plutonium 239 sont visibles au fond du lac et marquent la fin de l’époque précédente, l’Holocène, et le début de l’Anthropocène.

La présence de la marque du plutonium est un outil simple qui nous permet de définir cette limite”, a déclaré Colin Waters, professeur honoraire à l’université de Leicester au Royaume-Uni et président de l’AWG. “En raison des détonations nucléaires en surface – les tests effectués dans les années 1950 -, il existe une limite géochimique très précise qui est présente sur toute la planète, dans tous les environnements, et qui est liée à l’apparition de ces détonations.

bombe nucléaire

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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