
L’examen de minuscules artefacts trouvés dans une grotte d’Amérique centrale suggère que les Mayas utilisaient une technique de tatouage semblable à celle documentée chez « l’homme des glaces » Ötzi.
Des outils inhabituels
Selon les rapports de conquistadors espagnols, les communautés mayas vivant dans ce qui est aujourd’hui le Belize et le Guatemala arboraient des tatouages, souvent des motifs géométriques, sur différentes parties de leur corps (pénis, poitrine…).
Bien qu’aucune dépouille en conservant des traces n’ait jamais été trouvée sur les sites leur étant associés, de tels encrages avaient été précédemment observés sur les restes d’une momie toltèque (autre culture préhispanique prospérant alors dans la région).
Récemment, des archéologues ont procédé à une nouvelle série de fouilles dans la grotte bélizienne d’Actun Uayazba Kab, où des restes humains et des objets en jade et en obsidienne avaient été précédemment découverts, suggérant qu’il s’agissait d’un lieu d’inhumation important. Au cours de ces fouilles, ceux-ci ont mis au jour des artefacts inhabituels : deux éclats de pierre effilés, dont les pointes étaient couvertes d’une sorte de pigment sombre.

Tatouage par perforation
L’équipe a rapidement émis l’hypothèse que celles-ci étaient insérées directement dans la peau. Une technique similaire à celle utilisée pour tatouer le célèbre Ötzi, assassiné dans les Alpes italiennes il y a environ 5 300 ans.
L’examen au microscope de la surface de ces objets a révélé une usure typique, appuyée par des sessions de « tatouage par perforation » impliquant des échantillons de tissus cutanés de porc frais (à la structure remarquablement proche de celle de la peau humaine).
Globalement, ces différents éléments indiquent leur utilisation en tant qu’outils de tatouage. « Bien que la composition chimique des résidus observés n’ait pu être établie, la littérature ethnohistorique suggère qu’il s’agissait d’encrage à base de suie », concluent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Archaeological Science : Reports.
En début d’année, des lasers avaient révélé les secrets des tatouages de momies péruviennes vieilles de 1 200 ans.