Ötzi
© South Tyrol Museum of Archaeology / Eurac / Marco Samadelli-Gregor Staschitz

Une nouvelle analyse génétique a permis d’en apprendre davantage sur les origines et la vie d’Ötzi, mort il y a environ 5 300 ans et dont la dépouille gelée et remarquablement conservée avait été découverte dans les Alpes italiennes au début des années 1990.

Une ascendance anatolienne marquée

Grâce à l’examen approfondi de ses restes, repérés par deux touristes allemands au cours d’une randonnée dans le massif de l’Ötztal, le long de la frontière entre l’Autriche et l’Italie, nous savons qu’Ötzi était tatoué, avait une santé cardiaque fragile, souffrait de parasites intestinaux et avait succombé après avoir été atteint à la tête par une flèche.

Le premier séquençage de son génome, réalisé en 2012, avait suggéré qu’il était apparenté aux bergers des steppes, ayant migré depuis l’Europe de l’Est, mais la nouvelle analyse génétique n’a pas trouvé de traces d’une telle ascendance. Selon cette dernière, l’homme préhistorique possédait en réalité une proportion « anormalement élevée » de gènes en commun avec les premiers agriculteurs d’Anatolie, dans l’actuelle Turquie.

« Le génome initial était contaminé à 8 % par de l’ADN moderne, tandis que le nouveau n’en présente quasiment aucune trace », souligne Johannes Krause, chercheur à l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Genomics.

Ötzi
— © 120

Cette découverte s’inscrit parfaitement dans le contexte plus large de l’âge du cuivre, où les agriculteurs ayant migré d’Anatolie il y a environ 8 000 ans se sont progressivement mêlés aux chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale. Ce n’est qu’il y a 4 900 ans, quelques siècles après la mort prématurée d’Ötzi, que les berges des steppes d’Europe de l’Est se sont établis dans cette région du globe.

Peau foncée et calvitie avancée

Alors que l’on pensait auparavant que les milliers d’années passées dans la glace avaient contribué à assombrir la peau d’Ötzi, ces nouveaux travaux indiquent qu’elle était naturellement beaucoup plus foncée que celle des Européens modernes.

Si l’absence de cheveux avait été liée à la dégradation de la dépouille, le récent séquençage génétique suggère une forte prédisposition à la calvitie. Sachant que l’homme avait environ 45 ans au moment de sa mort, une forme aussi avancée n’aurait selon l’équipe rien de surprenant.

Un risque accru d’obésité et de diabète de type 2, que son mode de vie particulièrement actif aurait contribué à contrebalancer, a également été mis en évidence.

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