
De nouvelles recherches avancent une théorie surprenante sur Stonehenge, suggérant qu’au-delà de son rôle probable de lieu de vénération solaire, le monument pourrait également avoir été un lieu de culte de la fertilité. Cette hypothèse repose sur l’analyse d’une pierre tombée partiellement enfouie dans le monument qui, selon le professeur Terence Meaden, a été délibérément taillée pour ressembler à un phallus géant.
Une pierre à la signification phallique
D’après l’étude menée par le professeur Meaden, physicien et archéologue à la retraite, une pierre tombée et partiellement enterrée à Stonehenge aurait été taillée de manière à adopter la forme d’un membre masculin en érection. Haute de 2,6 mètres lorsqu’elle était dressée, elle comporterait une extrémité bulbeuse d’environ 80 centimètres.
Le professeur Meaden affirme que la pierre aurait été intentionnellement modifiée pour obtenir cette forme. Il estime que les artisans de l’époque auraient retiré près de 200 000 centimètres cubes de roche à l’aide d’outils rudimentaires.
Bien que ce soit la seule pierre de cette nature identifiée à Stonehenge, d’autres sculptures phalliques de plus petite taille, datant de la même époque, ont été retrouvées à environ trois kilomètres du site. Cela alimente la théorie selon laquelle les sculptures et pierres symbolisant des organes masculins faisaient partie intégrante des croyances préhistoriques dans certaines régions du monde, notamment en Europe et en Asie.
Alignement astronomique et symbolisme
La pierre identifiée comme une représentation phallique, connue des archéologues sous le nom de « pierre 67 », est actuellement couchée à l’horizontale et partiellement enfouie. Cependant, elle occupait autrefois une position centrale à Stonehenge. Elle était alignée précisément avec le lever du soleil lors du solstice d’été et le coucher du soleil lors du solstice d’hiver.
Une autre pierre, appelée « pierre de l’autel », partage ce même alignement. Cette roche imposante de six tonnes aurait également été façonnée avant d’être installée, mais contrairement à la pierre 67, elle semble avoir toujours été positionnée à l’horizontale. Le professeur Meaden émet l’hypothèse que la pierre de l’autel symboliserait la fertilité féminine, tandis que la pierre phallique représenterait la masculinité.
Cette association pourrait suggérer que ces deux éléments incarnaient des principes complémentaires, comme une divinité solaire masculine et une entité lunaire ou terrestre féminine. Dans de nombreuses cultures anciennes, le Soleil était souvent associé à des figures masculines, tandis que la Lune ou la Terre étaient liées à des figures féminines. Le fait que cette pierre ait été transportée depuis l’Écosse renforce son importance au sein du monument.
Un culte du Soleil et de la Lune ?
Traditionnellement, Stonehenge est associé au culte solaire, notamment lors des solstices, mais certains indices laissent penser que des alignements lunaires pourraient également avoir joué un rôle. Si la pierre 67 représentait le principe masculin et la pierre de l’autel le principe féminin, elles pourraient symboliser une dualité entre une divinité solaire et une divinité lunaire.
Les pierres dressées, comme les sculptures phalliques, ont été utilisées dans les pratiques spirituelles et les croyances de nombreuses civilisations préhistoriques. Même aujourd’hui, certaines cultures, notamment en Inde et au Japon, continuent de vénérer des pierres ou sculptures similaires. En Europe, des rituels associés à des mégalithes ont perduré jusqu’au milieu du XXe siècle.
Le professeur Meaden a publié ses conclusions dans son dernier ouvrage, How Pytheas the Greek Discovered Iron-Age Britain, Stonehenge and Thule, dans lequel il détaille les raisons qui l’amènent à voir en Stonehenge un ancien temple de la fertilité. La pierre 67 semble avoir occupé sa position debout pendant plus de deux mille ans avant d’être renversée. L’effondrement de deux autres pierres massives situées derrière elle, dont l’une pesait plus de 20 tonnes, pourrait avoir provoqué sa chute. La raison de cet effondrement reste inconnue.
Lorsque la pierre phallique se tenait debout, elle aurait eu un rôle dans les cérémonies du solstice d’hiver, marquant le jour le plus court de l’année. À ce moment précis, elle aurait été illuminée par les rayons du soleil couchant, créant un effet visuel spectaculaire. Selon le professeur Meaden, les observateurs suivant l’axe sacré du monument auraient vu la pierre phallique en contre-jour, encadrée par les grands montants et le linteau d’une structure appelée le « Grand Trilithon ». Par ailleurs, cette structure de 7 000 ans près de Prague est plus ancienne que Stonehenge et les pyramides.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Independent
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