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Le célèbre site de Stonehenge serait en fait la copie d’un autre monument plus ancien

Le site de Flagstones est aujourd'hui le plus ancien grand cercle de pierres connu en Grande-Bretagne

stonehenge
― Mr Nai / Shutterstock.com

Une nouvelle analyse archéologique vient ébranler nos certitudes sur les origines des célèbres cercles de pierres britanniques. Le site de Flagstones, niché dans le sud de l’Angleterre, s’impose désormais comme le plus ancien grand cercle de pierres connu en Grande-Bretagne, avec une origine remontant à 5 200 ans. L’analyse indique que sa construction date d’environ 3200 ans avant J.-C., soit au moins 200 ans plus tôt que ce que l’on supposait auparavant. Elle suggère également que Flagstones a pu servir de modèle à des cercles de pierres ultérieurs, dont le célèbre Stonehenge, érigé il y a quelque 5 000 ans.

Un monument oublié, redécouvert au fil des siècles

« Flagstones présente un mélange surprenant de caractéristiques, dont un enclos circulaire entouré de fossés, combiné à des sépultures et des crémations », explique Susan Greaney, archéologue à l’université d’Exeter. « Il partage des similitudes avec des monuments plus anciens, appelés enclos à chaussée, et d’autres plus récents, nommés henges. Jusqu’à présent, nous ne savions pas précisément comment le situer dans cette continuité. Mais cette datation révisée le place à une époque bien plus ancienne que ce que nous pensions. »

Resté invisible sous les sols de Dorchester pendant des millénaires, Flagstones a commencé à livrer ses secrets à la fin des années 1890. À cette époque, un seul bloc de grès, appelé « sarsen », fut découvert dans le jardin de l’auteur Thomas Hardy, accompagné de cendres et d’ossements dans une fosse. Ce n’est que dans les années 1980 que l’ampleur du site a été révélée, lorsque des travaux de construction routière ont mis au jour d’autres fosses et blocs enfouis, formant un cercle de près de 100 mètres de diamètre.

Les fosses contenaient des gravures, des restes humains, certains incinérés, d’autres non, et même des enfants. Leur disposition circulaire, combinée à l’absence notable d’autres artefacts, suggère un usage principalement funéraire. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Antiquity.

Une transition vers les monuments circulaires

Flagstones semble s’inscrire dans une période charnière marquant le passage des monuments rectangulaires ou linéaires à des structures circulaires. Toutefois, les datations antérieures, souvent contradictoires, rendaient son rôle dans cette évolution incertain. Les nouvelles analyses au radiocarbone apportent des réponses. 

Les fouilles des années 1980 ont permis d’examiner des échantillons de cendres, d’ossements, d’outils en bois de cervidé et de charbon de bois. Ces éléments révèlent que les premières activités sur le site, comme le creusement des fosses, remontent à environ 3650 av. J.-C., tandis que l’enclos circulaire lui-même aurait été construit vers 3200 av. J.-C. 

Les sépultures, quant à elles, ont rapidement suivi, et le site semble avoir été utilisé sur une longue période. L’une des sépultures les plus tardives, datant d’environ 2200 av. J.-C., est celle d’un jeune homme enterré sous un grand sarsen, témoignant de son importance durable au Néolithique.

Flagstones, le modèle de Stonehenge ?

Cette datation fait de Flagstones le plus ancien grand cercle de pierres connu en Grande-Bretagne, et peut-être l’un des premiers jamais construits. Si tel est le cas, ce monument pourrait éclairer l’évolution des pratiques spirituelles et funéraires de l’époque. Par exemple, le passage de l’inhumation à la crémation ou l’abandon des structures rectangulaires au profit des cercles pourraient refléter des mutations culturelles plus larges.

Stonehenge, dont la première phase de construction ressemble fortement à Flagstones, a longtemps été considéré comme un modèle unique. Cependant, les nouvelles découvertes soulèvent des questions : Stonehenge aurait-il pu être inspiré par Flagstones ? Ou bien ces résultats remettent-ils en cause la chronologie actuellement admise pour Stonehenge, datée autour de 2900 av. J.-C. ?

Quoi qu’il en soit, Flagstones révèle une société néolithique complexe, avec des croyances spirituelles profondes et un rapport particulier à la mort. Ces pratiques, qui nous échappent encore largement, témoignent d’une vie culturelle riche il y a plusieurs millénaires. Par ailleurs, cette structure de 7 000 ans près de Prague est plus ancienne que Stonehenge et les pyramides.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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