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Un livre vieux de 200 ans relié avec la peau d’un meurtrier retrouvé

Une découverte qui fait froid dans le dos

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Image d’illustration — Volodymyr Zakharov / Shutterstock.com

Récemment, un livre oublié vieux de 200 ans, relié avec la peau d’un meurtrier, a été retrouvé sur une étagère du bureau du Moyse’s Hall Museum, dans le Suffolk, en Angleterre. Explications.

William Corder

En 1828, à Bury St Edmunds, William Corder a été pendu pour le meurtre de Maria Marten, sa maîtresse. Son crime a été surnommé le « meurtre de la Grange Rouge ». Après son exécution, comme le veut le Code sanglant anglais, des chirurgiens ont disséqué son corps. Ils ont ensuite relié les exemplaires du livre relatant son procès, Une histoire authentique et fidèle du mystérieux meurtre de Maria Marten, avec sa peau.

Contrairement au premier exemplaire découvert qui était entièrement recouvert de sa peau, celui récemment mis au jour présente uniquement des traces sur le dos et les coins. Offert il y a plusieurs décennies par une famille proche du chirurgien qui a disséqué William Corder, il était pourtant caché à la vue de tous, sur une étagère du bureau du musée.

Des « artefacts écoeurants »

Abbie Smith, assistante du musée, a manipulé les deux livres dès son premier jour de travail. « Si on ne disait pas aux gens qu’ils étaient reliés en peau humaine, je ne pense pas qu’on s’en rendrait compte », a-t-elle déclaré. « C’est aussi une grande leçon d’humilité d’avoir un tel ouvrage dans la collection. Pour certains, ces livres sont d’étranges reliques du passé. Pour d’autres, ce sont des artefacts écœurants. »

« Je sais qu’il ne faut pas brûler de livres », a déclaré Terry Deary, créateur de la série à succès Horrible Histories. « Mais honnêtement, ce sont des artefacts tellement écœurants. Ce sont deux livres que j’aimerais brûler. Il s’agit d’une forme particulièrement malsaine de punition posthume. La condamnation de Corder, affirme-t-il, reposait sur des preuves indirectes et était renforcée par l’hystérie publique. »

Une justice historique

Dan Clarke, responsable du patrimoine au Conseil du West Suffolk, relativise de son côté : « Ces artefacts sont comme des points de départ pour des conversations difficiles. Les livres sont aujourd’hui exposés à côté d’une cage à gibet de la fin du XVIIIe siècle, une structure en acier autrefois utilisée pour exposer les corps exécutés. Cette exposition n’est pas un spectacle morbide, mais une façon de confronter la nature violente et performative de la justice historique. »

« Une histoire inconfortable, certes, mais si nous voulons tirer des leçons de l’histoire, nous devons d’abord l’affronter avec honnêteté et ouverture. On voit des restes humains dans tous les musées du pays. Nous n’avons reçu aucune plainte concernant le livre en 92 ans », a conclu le responsable du patrimoine.

Par ailleurs, de mystérieux manuscrits du Moyen Âge reliés avec de la peau de phoque ont été découverts.

Par Cécile Breton, le

Source: ZME Science

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