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Irlande : Ces tombes du Néolithique étaient destinées à la communauté et non à la royauté

Il s'agissait de lieux de rassemblement pour travailler, faire la fête et enterrer des morts

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— Pecold / Shutterstock.com

Depuis longtemps, les archéologues pensent que les tombes de l’âge de pierre en Irlande étaient destinées à la royauté. Toutefois, d’après une nouvelle analyse ADN réalisée sur 55 squelettes découverts dans ces tombes vieilles de 5 000 ans, elles étaient en réalité destinées à la communauté. Explications.

Le Néolithique irlandais

La période néolithique irlandaise a duré de 3900 à 2500 avant Jésus-Christ. Durant cette période, les populations ont construit des monuments mégalithiques. Il s’agissait de grandes structures en pierre contenant des ossements humains et des restes incinérés. Si ces monuments ressemblaient significativement à des sépultures, les archéologues ont débattu de l’identité des personnes qui y étaient enterrées et de la vocation potentielle de ces tombes, comme lieu de rassemblement pour des rituels, des cérémonies ou des spectacles.

Les premières analyses ADN qui ont été réalisées ont révélé que ceux qui ont édifié ces monuments étaient des agriculteurs qui élevaient du bétail et cultivaient des céréales. Elles ont également conclu que ces tombeaux avaient été construits pour d’anciennes dynasties d’élite ayant connu des mariages incestueux.

Des lieux de rassemblement

Toutefois, d’après une nouvelle étude publiée dans le Cambridge Archaeological Journal, les archéologues se sont trompés sur l’identité des individus enterrés dans ces tombes, et sur leurs liens de parenté. En effet, au lieu d’être des tombes royales, ces monuments mégalithiques pourraient avoir été des lieux de rassemblement à différentes saisons pour travailler, faire la fête et enterrer leurs morts, comme l’a expliqué Neil Carlin, auteur principal de l’étude et archéologue à l’University College Dublin. Cette société aurait construit ces tombes après avoir abandonné quatre siècles de pratiques funéraires bien plus simples.

Pour obtenir ces conclusions, les archéologues ont identifié quatre types différents de tombes anciennes en Irlande, dont trois types simples utilisés au début du Néolithique et un quatrième type appelé tombe à couloir aménagée, apparu vers 3300 avant Jésus-Christ. Les tombes à couloir consistaient en un grand tertre circulaire auquel on accédait par un couloir de pierre. La plupart des individus enterrés dans les tombes à couloir n’avaient pas de liens génétiques étroits.

Les chercheurs ajoutant : « De ce fait, nous ne pouvons pas affirmer que ces tombes étaient les lieux de repos d’une lignée dynastique qui réservait l’accès à l’inhumation à ses proches. Les monuments mégalithiques étant manifestement importants pour les Néolithiques, sans pour autant être nécessairement liés à des liens biologiques. En examinant attentivement les traces d’ADN et les subtiles différences observées dans les sépultures tout au long du Néolithique, nous avons découvert un changement majeur après les quatre premiers siècles d’agriculture en Irlande. Au début du Néolithique, les tombes plus petites et plus simples sont mises en parallèle par les travaux génétiques, qui ont montré l’existence de communautés plus petites entretenant des liens biologiques plus étroits. Mais à la fin du Néolithique, lorsque les populations ont construit des tombes à couloir plus grandes, la plupart des personnes enterrées étaient relativement diverses et plus éloignées les unes des autres. »

Des causes obscures

« Nous pensons que cela reflète la manière dont les groupes familiaux utilisant ces tombes interagissaient à plus grande échelle et choisissaient plus fréquemment d’avoir des enfants avec d’autres personnes issues de ces communautés élargies », a précisé Neil Carlin.

Les causes de ce changement restent obscures. Cependant, les chercheurs suggèrent que les groupes de tombes à couloir de l’Irlande néolithique témoignent de la réunion de groupes hétérogènes de personnes, possiblement saisonnières, pour participer ensemble à des cérémonies.

Au lieu de considérer le Néolithique comme une période gouvernée par de puissantes dynasties, les chercheurs le voient finalement comme une société plus égalitaire. Mais « des travaux supplémentaires sont nécessaires, notamment de nouvelles études sur l’ADN, les artefacts et l’architecture monumentale, pour comprendre pleinement les changements sociaux survenus en Irlande après 3600 avant Jésus-Christ », a conclu l’archéologue.

Par ailleurs, la cargaison inattendue d’un navire néolithique a été découverte au large des côtes italiennes.

Par Cécile Breton, le

Source: Live Science

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