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Une étude réfute l’idée de « rois-dieux » incestueux dans l’Europe néolithique

Ces unions étaient courantes chez les Incas et les anciens Égyptiens

newgrange
— Pecold / Shutterstock.com

Si les unions incestueuses étaient relativement courantes chez les pharaons égyptiens ou les élites incas, de nouvelles recherches remettent largement en question cette possibilité dans l’Irlande de l’âge de pierre.

Des parallèles infondés

À ce jour, les fouilles du vaste complexe funéraire néolithique de Newgrange, situé dans la vallée de la Boyne, ont permis la mise au jour des restes de cinq individus, dont un homme mort à la toute fin du IVe millénaire avant notre ère, né d’une relation frère/sœur ou parent/enfant. Le séquençage génétique des autres ossements ayant révélé un certain degré de parenté biologique, plusieurs médias avaient rapidement annoncé qu’il s’agissait des membres d’une lignée royale largement incestueuse.

Publiée dans la revue Antiquity, la nouvelle étude réfute largement cette possibilité. « Aucune autre union incestueuse n’a été identifiée dans l’Irlande ou la Grande-Bretagne néolithiques et il semble que les populations des deux îles aient généralement essayé d’éviter toute union consanguine », écrivent ses auteurs.

Selon eux, l’idée de rois incestueux dans l’Irlande néolithique reposerait sur des parallèles largement infondés avec d’autres cultures, dont les élites étaient connues pour pratiquer une forme d’« endogamie approuvée par les dieux ».

« L’affirmation selon laquelle l’inceste socialement accepté était un indicateur de statut élevé en Irlande repose sur une comparaison dépassée avec d’autres sociétés anciennes où l’inceste se limitait aux familles régnantes, notamment en Égypte et à Hawaï », détaillent-ils.

— © Joseluissc3 / CC-BY

Parenté lointaine

Il s’avère que les individus inhumés à Newgrange, à l’exception de celui né d’une union incestueuse, étaient apparentés à minima au cinquième ou sixième degré, impliquant qu’il ne s’agissait pas d’une lignée héréditaire de souverains.

En d’autres termes : le complexe funéraire accueillait vraisemblablement les dépouilles de membres éloignés d’une même famille. Ce type d’« inhumations communautaires » illustrerait « une reconfiguration des relations sociales après 3600 avant notre ère ».

Pour aller plus loin, découvrez comment la consanguinité a mis un terme à l’une des dynasties les plus puissantes d’Europe.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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