
Récemment, des archéologues de l’université de Wrocław ont mis au jour une fosse commune millénaire sur le site d’El Curaca, situé dans le sud du Pérou. Elle dévoile la mort brutale, notamment de femmes et d’enfants, lors d’un violent massacre. Ces victimes présentent des signes de traumatismes infligés par des masses de cuivre en forme d’étoile. Explications.
Un site funéraire
Situé dans la vallée de la rivière Atico, El Curaca fait l’objet de fouilles systématiques depuis 2022. Ce site funéraire contient les restes de 24 individus enveloppés dans des linceuls et enterrés avec des objets funéraires. Cela suggère que la communauté a honoré ses morts avec respect et cérémonie, malgré les circonstances violentes.
« Chaque crâne présentait des signes de traumatisme grave, probablement causés par des têtes de masse en cuivre en forme d’étoile ou des massues en pierre », a déclaré le professeur Józef Szykulski, responsable du projet de fouilles et professeur honoraire à l’université catholique de Santa María à Arequipa. « Malgré la violence de leur mort, les victimes ont été enterrées avec respect, enveloppées dans des linceuls et entourées d’offrandes funéraires, comprenant des outils, des ornements et des poteries liés à la culture Chuquibamba (Aruni), originaire du bassin du fleuve Majes, au sud d’Atico. Les structures funéraires étaient même renforcées par des murs de pierre, ce qui suggère que la communauté a réussi à repousser les assaillants et à honorer ses morts avec soin. »
#Cmentarzysko ze szczątkami 24 osób, głównie kobiet i dzieci, odkryli archeolodzy z @uniwroc w południowym #Peru. Rany odniesione przez zmarłych świadczą, że polegli oni w wyniku najazdu, blisko dziesięć wieków temu. #archeologiahttps://t.co/W5fyYwssGr
— Nauka w Polsce (@naukawpolsce) May 22, 2025
Des femmes et des enfants
En plus de cette fosse commune, les archéologues ont découvert une fosse ronde bordée de pierres contenant les restes de 29 femmes et enfants, enterrés sur une période de 40 à 50 ans. La datation au radiocarbone situe cette tombe collective aux Ve et VIe siècles de notre ère. Contrairement aux victimes du massacre, ces individus ne présentaient aucun signe de mort violente. Ils étaient enterrés avec des textiles finement tissés de style Nazca, des bobines de fils colorés, des fuseaux et des pendentifs ornementaux, certains représentant des visages humains ou des figures entières sculptées dans des pierres semi-précieuses.
Józef Szykulski ajoutant : « Le nombre inhabituellement élevé d’enterrements d’enfants à El Curaca soulève de nouvelles questions. Dans la plupart des communautés précolombiennes, la mortalité infantile était déjà élevée, mais ici, le taux semble encore plus alarmant. Une théorie suggère que le coupable pourrait être une contamination à l’arsenic provenant de gisements de cuivre et d’or voisins. Cet élément toxique, s’il s’était introduit dans les sources d’eau locales, aurait pu présenter de graves risques pour la santé. Des analyses en laboratoire en cours au Pérou pourraient bientôt confirmer si ce danger environnemental a joué un rôle dans le passé tragique de la communauté. »
Par ailleurs, une sépulture féminine vieille de 5 000 ans remplie d’artefacts inhabituels a été découverte au Pérou.
Par Cécile Breton, le
Source: Arkeonews
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Catégories: Actualités, Histoire