De nouvelles recherches suggèrent que la soie, au cœur du premier réseau commercial à grande échelle entre l’Asie et l’Europe, était bien plus qu’un textile délicat pour les anciens habitants de la Chine.
Des offrandes funéraires
Ces dernières années, les fouilles du site de Sanxingdui, datant de l’âge du bronze et situé dans la province du Sichuan (centre-est de la Chine), ont conduit à un certain nombre de découvertes archéologiques importantes. Parmi elles, des artefacts précieux vieux d’environ trois millénaires, exhumés de fosses sacrificielles.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, le fait qu’ils présentent tous sans exception des signes de combustion indique qu’il s’agissait d’offrandes funéraires.
Le récent examen approfondi de l’un de ces objets, « en forme de grille » et constitué de pièces ovales en bronze et en jade, a révélé qu’il était initialement enveloppé dans du tissu. Des techniques chimiques et d’imagerie avancée ont permis d’établir que la matière en question était de la soie.
Une forte valeur spirituelle et symbolique
Associée au « Jiatu Zhijia », texte évoquant une importante figure antique recevant des ordres divins lors de son accession au trône, l’équipe suppose que cette matière délicate, utilisée pour créer des habits funéraires, possédait une forte valeur spirituelle et symbolique et était considérée par les anciens habitants de la région comme un moyen de faciliter l’accès des défunts au royaume céleste.
« Ces traces et résidus de soie à Sanxingdui, constituant les premières preuves archéologiques de son utilisation dans des contextes rituels, contribuent à éclairer les croyances du peuple Shu », écrivent les chercheurs.
Si le commerce à grande échelle de ce tissu a débuté autour de -200, sous la dynastie Han, les témoignages les plus précoces d’élevage de vers à soie en Chine remontent au second millénaire avant notre ère.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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