Jardin Solitude à Paris — © Pierrette13 / Wikipédia

Solitude

La “mulâtresse Solitude”, de son vrai prénom Rosalie, est née vers 1772 en Guadeloupe. Sa mère est une esclave africaine violée par un marin d’un bateau la conduisant aux Antilles. Solitude grandit dans une plantation aux côtés de sa mère. Cette dernière l’abandonne toutefois lorsqu’elle a huit ans afin de fuir l’esclavage. Lorsqu’en 1794 le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises est voté par la convention nationale, Solitude est enfin libre et rejoint la communauté des “nègres marrons” de Guadeloupe. Peu de temps après elle décide de s’enfuir avec les membres de cette communauté. Leur fuite est néanmoins de courte durée, Napoléon rétablissant l’esclavage en 1802 aux Antilles. Face à cette situation, Solitude prend une décision : elle se rallie à l’appel de Louis Delgrès, officier de l’armée de la révolution qui encourage à se battre contre la politique de Napoléon. C’est à ce même moment que notre résistante rencontre Maïmouni, esclave venu d’Afrique. Rapidement, elle tombe enceinte. Une grossesse qui ne l’empêche cependant pas de se battre avec Louis Delgrès et d’autres révolutionnaires. 1 000 contre 4 000 soldats des troupes napoléoniennes, ils se lancent dans un combat de 18 jours. Toutefois, le 28 mai, constatant qu’ils ne gagneront pas, Louis et ses alliés se suicident à l’explosif. Solitude fait partie des survivants et est capturée. Elle est condamnée à mort et pendue en 1802, à l’âge de 30 ans, le lendemain de son accouchement. Ce n’est que récemment que la place de Solitude dans la lutte contre l’esclavage a été mise en avant : en 1999 avec une statue du sculpteur Jacky Poulier que l’on peut trouver dans le quartier de Baimbridge aux Abymes en Guadeloupe et, en septembre 2020 avec l’inauguration du “Jardin de la mulâtresse Solitude” dans le 17e arrondissement de Paris. La Mairie aurait également pour projet de lui ériger une statue.

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1 Commentaire
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Alain FROMENT
Alain FROMENT
2 années

Il est grotesque de considérer Solitude ou les Nardal comme des migrantes