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— Daniel Lamborn / Shutterstock.com

Avez-vous déjà entendu parler d’une créature ayant peur de la Lune ? Croyez-le ou non, une nouvelle étude suggère que certains mammifères tropicaux pourraient présenter des comportements qui ressemblent à une peur du cycle lunaire. Les chercheurs ont découvert que pendant les nuits lumineuses au clair de lune, ces animaux deviennent moins actifs.

Qu’est-ce que la sélénophobie ?

La phobie lunaire – également connue sous le nom de sélénophobie – est une peur persistante et irrationnelle de la Lune. Cette phobie ne se limite pas aux humains, mais peut également affecter diverses espèces animales. En effet, bien que les animaux ne ressentent pas vraiment la peur de la même manière complexe que les humains, ils peuvent présenter des comportements indiquant une frayeur, un inconfort ou une anxiété lorsqu’ils sont exposés à des stimuli lunaires.

La phobie lunaire peut notamment être observée chez les animaux domestiques, en particulier les chiens et les chats, qui peuvent montrer des signes de stress et d’agitation pendant les nuits de pleine lune. Mais ils ne sont certainement pas les seuls. En effet, certains animaux nocturnes, tels que certaines espèces d’oiseaux, d’insectes et de mammifères, peuvent modifier leur comportement pendant une pleine lune, probablement en raison d’une luminosité accrue ou de changements dans les modèles de lumière naturelle.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université norvégienne pour les sciences de la vie ont décidé d’avoir une meilleure compréhension de la peur lunaire, notamment chez certaines espèces de mammifères tropicaux. D’après les résultats de l’étude prépubliée sur BioRxiv, le clair de lune influence le comportement de certains animaux, et ce, même sous le couvert forestier. L’analyse a montré que 14 espèces de mammifères tropicaux deviennent effectivement moins actives lorsque la lune est pleine, et ce, de jour comme de nuit.

Pleine lune
— Voraorn Ratanakorn / Shutterstock.com

Cette peur de la Lune pourrait être liée au risque de prédation

Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont étudié des données photographiques de 88 mammifères prises dans 17 forêts tropicales protégées sur trois continents. Le choix des chercheurs s’est porté sur les animaux des forêts tropicales, car ces endroits comptent parmi les endroits les plus sombres où vivent les mammifères terrestres. Or, les scientifiques souhaitaient établir comment différentes espèces réagissent aux changements du cycle lunaire et des variations d’exposition à la lumière entraînées par ce phénomène.

Parmi les 14 animaux qui ont été identifiés comme étant phobiques à la Lune, ce problème était plus courant chez les rongeurs. Pendant les nuits de pleine lune, 11 des 14 espèces ont réduit non seulement leur activité nocturne, mais également leur niveau d’activité global. En revanche, deux espèces – le pécari à lèvres blanches et le lapin du Brésil – ont été classées comme ayant une « philie lunaire », ce qui signifie que leur activité augmentait pendant les pleines lunes. Les chercheurs pensent que cette différence de comportement pourrait être liée au risque de prédation.

Les espèces phobiques lunaires – comme les tatous et les pacas – sont vulnérables aux prédateurs, et en réduisant leur activité sous une lune brillante, ils pourraient se rendre moins visibles. Quant aux espèces qui ont la philie lunaire, l’augmentation de la luminosité pendant la pleine lune peut améliorer leur vision et leur visibilité. Il est important de noter que la plupart des espèces étudiées n’ont montré aucun changement significatif d’activité en fonction du cycle lunaire. Cela indique que l’influence de la Lune sur le comportement des mammifères peut varier en fonction de l’espèce et de sa niche écologique.

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