Il est des films qui, au-delà de leurs qualités cinématographiques, sont véritablement portés par la performance de leur(s) acteur(s) ou actrice(s). Véritables monuments de l’art dramatique, ces performances ont marqué les spectateurs et ont permis à ces films autant qu’à ces artistes incarnant ces rôles de marquer l’imaginaire collectif. SooGeek revient avec vous sur quelques-uns des plus marquants d’entre eux. 

 

Les Belles années de Miss Brodie – Maggie Smith

Avant de marquer les jeunes générations en incarnant le professeur McGonagall dans les films Harry Potter et en jouant la comtesse douairière de Downton Abbey, Maggie Smith a eu droit… à son Oscar ! Eh oui, c’était en 1970 que l’emblématique actrice anglaise recevait la célèbre statuette dorée pour son rôle dans Les Belles années de Miss Brodie, et aujourd’hui encore ce film reste à voir ne serait-ce que pour la performance extraordinaire qu’y livre Maggie Smith en institutrice passionnée et tragiquement hors normes.

 

La Maison du lac – Henry Fonda et Katharine Hepburn

https://www.youtube.com/watch?v=HWjBM48YP0s

Véritable moment d’anthologie en termes de performances d’acteurs et d’actrices, La Maison du lac a valu à ses deux interprètes principaux, Henry Fonda et Katharine Hepburn, deux anciennes stars d’Hollywood, de remporter chacun respectivement l’Oscar du meilleur acteur dans un premier rôle et l’Oscar de la meilleure actrice dans un premier rôle en 1982. Au premier abord, La Maison du lac semble n’être qu’un mélo sur un couple vieillissant, mais les performances particulièrement touchantes des deux vedettes en font un film sensible et juste.

 

Le Choix de Sophie – Meryl Streep

Meryl Streep n’a plus rien à prouver en tant qu’actrice, et ce depuis longtemps. C’était un fait établi dès le début de sa carrière, mais il a été définitivement établi avec sa performance déchirante dans Le Choix de Sophie, où elle joue Sophie, une Polonaise rescapée des camps de la mort ayant dû choisir qui de ses deux enfants elle voulait sauver. Si le film en lui-même n’a pas toujours fait l’unanimité de la critique, la performance de Meryl Streep, absolument extraordinaire, a été à juste titre célébrée et lui a d’ailleurs valu son premier Oscar.

 

Les Baleines du mois d’août – Bette Davis et Lilian Gish

Chant du cygne de la vieille garde des stars hollywoodiennes, Les Baleines du mois d’août est le dernier film de Lilian Gish, grande star du muet en son temps, et l’avant-dernier film de Bette Davis, star la plus hors normes de l’âge d’or hollywoodien des années 1930 à 1950. Jouant toutes deux de vieilles sœurs désormais veuves et vivant à nouveau ensemble, les deux anciennes stars livrent une performance touchante sur la vieillesse. Les critiques à propos du film lui-même furent mitigées mais prophétisèrent que les deux actrices seraient nominées aux Oscars… ce qui n’eut malheureusement pas lieu, malgré la qualité de leurs performances.

 

Misery – Kathy Bates

On connait tous ou presque Kathy Bates pour sa performance glaçante et dérangeante dans American Horror Story, mais avant cela, elle avait déjà tétanisé les spectateurs de films dans Misery en tenant le rôle de la terrifiante Annie Wilkes, une psychopathe qui séquestre l’auteur du roman dont elle est fan pour le forcer à en écrire une suite. Les faits sont là : Misery ne pourrait pas exister, et ne pourrait pas être aussi oppressant et malsain, sans Kathy Bates. Elle écrase tout le film de sa présence cauchemardesque, et sa prestation a été tellement mémorable qu’elle a valu à Kathy Bates l’un des seuls Oscars récompensant une performance d’acteur dans un film d’horreur.

 

Le Silence des Agneaux – Anthony Hopkins et Jodie Foster

Encore une fois, un film, deux Oscars de la meilleure performance (masculine et féminine). D’un côté, Jodie Foster jouant Clarisse Sterling, que l’on suit pratiquement du début à la fin du film. Et de l’autre, on retrouve bien sûr Anthony Hopkins dans le rôle du psychopathe Hannibal Lecter. Et c’est là que réside toute la qualité du Silence des Agneaux. Si le film est intelligemment construit et très bien mis en scène, il n’aurait tout simplement pas été le même sans l’acteur britannique, qui en seulement seize minutes de temps de présence à l’écran réussit à imprégner tout le film. A ce jour d’ailleurs, Anthony Hopkins est l’acteur à avoir gagné l’Oscar du meilleur premier rôle pour le temps passé à l’écran le plus court.

 

The Truman Show – Jim Carrey

On connait surtout Jim Carrey pour ses pitreries et ses grimaces, et c’était ce pour quoi il était principalement connu au moment de la sortie de The Truman Show en 1998. Ce film est d’ailleurs l’occasion pour lui de prouver que, au-delà de son talent comique, il dispose d’un véritable talent d’acteur, et qu’il sait être touchant et apporter de la sensibilité à un film qui part d’un a priori peu enviable : et si toute la vie en apparence « normale » du personnage joué par Jim Carrey n’était qu’un immense jeu de téléréalité ? Acclamé par la critique, The Truman Show a été reconnu comme ne pouvant exister sans Jim Carrey, qui a été récompensé d’un Golden Globe de la meilleure performance masculine pour son rôle.

 

Shakespeare in Love – Gwyneth Paltrow et Judi Dench

Acclamé outre-Atlantique et reçu un peu plus froidement en Europe, Shakespeare in Love est un drame mêlant fantaisie et réalité historique à propos de la jeunesse peu documentée de William Shakespeare. Si c’est pour ce film que Gwyneth Paltrow a obtenu son seul Oscar à ce jour, pour son premier rôle féminin, si l’on ne devait retenir qu’une seule performance d’acteur, ou plutôt d’actrice dans le film, ce serait celle de Dame Judi Dench qui, en quelques rares scènes, interprète avec un éclat inégalé la Reine d’Angleterre Elizabeth Première.

 

Monster – Charlize Theron

Charlize Theron, à l’époque encore considérée comme une « banale » mannequin sud-africaine, a crevé l’écran avec Monster, film s’inspirant de l’histoire vraie de la tueuse en série Aileen Wuornos et dont Theron tient le rôle central. Plus qu’une interprétation, c’est une véritable transformation que livre Charlize Theron, cette dernière s’étant métamorphosée aussi bien physiquement que mentalement pour interpréter cette tueuse en série. A n’en pas douter, l’ensemble du film repose sur sa prestation aussi glaçante que déchirante.

 

Aviator – Leonardo DiCaprio

Aviator, réalisé par Martin Scorsese, est un biopic tentaculaire de plus de trois heures se focalisant sur près de vingt années de la vie du milliardaire Howard Hugues. Interprète du fameux producteur et fabricant d’avions, Leonardo DiCaprio porte l’ensemble du film sur ses épaules, puisqu’il n’y a pratiquement pas une seule scène dans laquelle il n’apparait pas. Si quelques voix se sont élevées pour dire que la performance de l’acteur n’était pas si exceptionnelle, il est indéniable que DiCaprio s’est énormément investi pour jouer le rôle, au point de rendre le film absolument inoubliable.

 

The Queen – Helen Mirren

Encore un rôle de Reine d’Angleterre, mais plus proche de nous puisque cette fois c’est de la Reine Elizabeth II qu’il s’agit, interprétée ici par Helen Mirren. Incarner la souveraine britannique, figure emblématique du Royaume-Uni, représentante d’une aristocratie en désuétude, peut tenir de la gageure, mais Helen Mirren s’attaque à ce rôle difficile avec brio, livrant une performance qui met en lumière les contradictions et les anachronismes de la royauté britannique à travers un film autrement relativement plat.

 

The Reader – Kate Winslet

https://www.youtube.com/watch?v=0emmBTQzG_s

Lauréate d’un Oscar du meilleur premier rôle féminin pour sa performance dans The Reader, Kate Winslet est une actrice que l’on attendait pas forcément dans le rôle d’une ancienne gardienne de camps de concentration analphabète. Si la structure en flash-back du film et son traitement très artistique de sujets terribles n’ont pas contenté tout le monde, ses deux heures sont constamment traversées par une actrice investie en la personne de Kate Winslet, qui interprète son personnage rempli de contradictions avec un brio certain. Une prestation véritablement mémorable.

 

Blue Jasmine – Cate Blanchett 

Tous les films de Woody Allen finissent par se ressembler, même si certains réussissent à sortir du lot notamment grâce à leurs acteurs. C’est notamment le cas de Blue Jasmine, qui a enfin permis à Cate Blanchett de remporter un Oscar du meilleur premier rôle féminin dûment mérité. L’actrice australienne interprète ici une ex-grande bourgeoise new-yorkaise qui va vivre chez sa sœur à San Francisco après que son mari fraudeur l’a quittée et s’est suicidé. Livrant une performance à la fois crispante et dérangeante, Cate Blanchett porte l’ensemble du film à bout de bras.

 

Still Alice – Julian Moore

https://www.youtube.com/watch?v=wlKCqIN8xPE

Régulièrement célébrée pour ses performances d’actrice, Julian Moore n’avait jamais été récompensée d’un Oscar du meilleur premier rôle féminin jusqu’à Still Alice. Si, de l’aveu de la quasi-totalité des critiques, Still Alice est un film sans éclat, la performance bouleversante de Julian Moore dans le rôle d’une femme atteinte par une forme précoce de maladie d’Alzheimer est absolument inoubliable.

 

Vraiment mémorables ! Chacune de ces performances, dans son genre, nous donne des frissons à chaque fois qu’on les regarde. On est vraiment emporté par la manière dont ces acteurs et actrices incarnent leurs rôles et nous emportent, malgré le fait que ces films puissent parfois être bancals sur d’autres points. Laquelle de ces performances vous a le plus marqué ?

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