Pepsi Philippines émeutes
— New Africa / Shutterstock.com

Pepsi a toujours été dans l’ombre de Coca-Cola. Mais, saviez-vous que dans les années 1990, Pepsi a provoqué des émeutes aux Philippines à cause d’un jeu ? Explications.

Afin de concurrencer le grand Coca-Cola, Pepsi a souhaité, dans les années 1990, mener une vraie guerre anti-Coca en Argentine, au Chili, au Guatemala, au Mexique et aux Philippines. Pour y parvenir, l’entreprise a lancé une loterie : le « Number Fever« . Le principe ? Dans chaque capsule se trouve un code accompagné d’une somme et d’un code de sécurité. Tous les soirs, à la télévision, l’entreprise annonce le numéro gagnant. Lancé, ce jeu a permis aux ventes mensuelles de Pepsi de passer de 8,4 à 11,8 millions d’euros aux Philippines, soit une part de marché ayant grimpé de 19,4 % à 25 %. Pour Rodolfo Salazar, président de Pepsi Philippines, cette opération est la « campagne marketing la plus réussie du monde ». Et, plus de la moitié de la population y participe.

Toutefois, la situation a pris un tournant moins joyeux le 25 mai 1991, jour au cours duquel le 349 est le numéro gagnant. En effet, ce soir-là, deux grands prix doivent être remportés. Mais, une erreur informatique passée inaperçue chamboule tout : 600 000 capsules portent le numéro 349 et ont des lots différents. Résultat ? Le lendemain matin, des centaines de personnes sont venues réclamer leur récompense à l’usine Pepsi à Quezon City, où les forces de l’ordre sont mobilisées pour apaiser la situation. Le lendemain, Pepsi reconnait son erreur et accepte d’offrir environ 25 euros à tous ceux possédant le numéro 349. Une décision qui ne satisfait pas. Vicente del Fierro, prêtre dans une secte catholique, prend alors la tête d’une manifestation puis du mouvement anti-Pepsi. Les jours suivants, c’est l’émeute dans tout le pays. Une bombe est même lancée sur un camion et tue une femme et sa petite fille de cinq ans. Et, trois employés meurent dans une usine touchée par une grenade.

Ce jeu aura donc fait cinq victimes. La police a même accusé Pepsi d’avoir motivé cette violence. Fait nié par l’entreprise. Quant à Vicente del Fierro, il est décédé en 2010, sans réussir à faire condamner Pepsi.

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