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Les chats de compagnie sont arrivés en Europe plus tard qu’on ne le pensait auparavant

Les premiers chats étaient mangés et transformés en vêtements

chat
— Borkin Vadim / Shutterstock.com

Deux nouvelles études sur les félins anciens suggèrent que les chats ont probablement été domestiqués en Égypte ou dans d’autres régions d’Afrique du Nord, et sont arrivés en Europe à nos côtés bien plus tard qu’on ne le pensait auparavant. Explications.

Une association dans le Croissant fertile

Les chercheurs savent déjà que nos chats de compagnie (Felis catus) descendent des chats sauvages africains (Felis lybica). Toutefois, la date et le lieu exacts où ces chats sauvages ont accepté notre compagnie pour la première fois font l’objet d’un débat.

Deux nouvelles études publiées sur bioRxiv nous offrent de nouvelles perspectives sur la manière dont ils ont pu coexister avec l’humanité et se propager dans le monde. L’une des hypothèses les plus répandues est que les chats ont été domestiqués au Levant, une région du Moyen-Orient qui longe la mer Méditerranée, au cours de la période néolithique, il y a 12 000 à 5 000 ans. Cette région fait partie du Croissant fertile, coeur de l’agriculture. La théorie suggère que lorsque les humains sont passés d’un mode de vie de chasseurs-cueilleurs à l’agriculture, les rongeurs sont devenus un problème. Les chats étaient attirés par ces rongeurs et, comme ils les mangeaient, les humains étaient heureux de cohabiter avec eux.

« Cette théorie est basée sur la découverte d’un chat enterré aux pieds d’un humain à Chypre, au large des côtes de la Turquie et de la Syrie », a expliqué Jonathan Losos , biologiste évolutionniste à l’université Washington de Saint-Louis. « La première preuve d’une association entre l’Homme et un chat remonte à Chypre, il y a environ 10 000 ans. Cela suggère que l’association chat-humain pourrait avoir commencé dans le Croissant fertile. »

Une domestication tardive

Toutefois, les deux nouveaux articles remettent en cause cette idée. Ils suggèrent que la domestication des chats a eu lieu beaucoup plus tard, et que les restes de chats suggérant des interactions antérieures étaient en fait des chats sauvages.

Dans l’une des études, les chercheurs ont mené des analyses génétiques sur des spécimens de chats anciens. Résultats : les chats découverts en Europe et en Turquie il y a entre 11 000 et 2 300 ans n’étaient pas les ancêtres directs des chats domestiques actuels. Il s’agissait plutôt de chats sauvages européens (Felis silvestris) qui s’étaient naturellement mélangés avec des chats sauvages africains lorsque les aires de répartition des espèces se chevauchaient.

« Nous avons reconstruit avec succès les génomes nucléaires de plusieurs chats néolithiques d’Anatolie et d’Europe du Sud-Est et avons prouvé que ces chats sont des chats sauvages européens », a déclaré Marco De Martino, paléogénéticien à l’université de Rome Tor Vergata et auteur principal de la première étude.

Le paléogénéticien ajoutant : « Ils étaient probablement exploités pour leur nourriture, leurs fourrures ou leurs pratiques rituelles. Il ne s’agissait pas d’animaux de compagnie. Ils étaient destinés à être placés dans un chaudron, au col d’un manteau luxueux ou comme offrandes aux divinités. La domestication du chat a eu lieu en Afrique, soit en Égypte, soit dans une autre région du nord du continent, comme le Maroc ou la Tunisie actuels. Les chats domestiques modernes sont génétiquement très similaires aux chats sauvages africains de Tunisie. »

Les chats en Égypte ancienne

Par la suite, pour reconstituer l’introduction du chat domestique dans le monde, les chercheurs ont examiné des preuves non génétiques de la présence de chats dans les sociétés de l’Antiquité. L’Égypte a été la civilisation la plus importante à vouloir la présence des chats. Divers faits indiquant qu’ils y étaient bien établis dès le premier millénaire avant Jésus-Christ.

En Égypte ancienne, les chats étaient aussi vénérés par le biais du culte de Bastet, déesse égyptienne associée à la fertilité, à la santé, à la protection et à la vie domestique. Ils sont très présents dans l’imagerie de cette époque, aussi bien comme membres des foyers que sous la forme de Bastet elle-même. Les premières représentations de la déesse sont sous les traits d’un lion. Ensuite, elle ressemblait à un chat domestique.

La seconde étude conclut que l’Égypte était probablement le principal centre de domestication des chats. S’ils ont pu être attirés par les rongeurs pour la production agricole, une variante de l’hypothèse suggère qu’ils étaient élevés pour la production de momies utilisées dans les rituels. Les opérations d’élevage à grande échelle pourraient avoir initié le processus de domestication.

En outre, les chats ont probablement migré vers le nord depuis l’Égypte par les routes commerciales. Des spécimens découverts au Royaume-Uni datent de la fin de l’âge du fer, ce qui suggère qu’une première vague de chats est arrivée en Europe à cette époque. Les chats domestiques se sont ensuite installés en Europe avec une intensité accrue pendant les périodes de domination grecque et romaine. « Nous pensons que l’Égypte reste le meilleur candidat pour le berceau des chats domestiques, compte tenu des nombreuses preuves iconographiques existantes, mais nous ne disposons d’aucune donnée génétique égyptienne pour le démontrer », a précisé Marco De Martino.

Jonathan Losos concluant : « D’un point de vue génétique, au moins, les origines de l’Afrique du Nord occidentale pourraient être plus solides. Le manque de données génomiques sur les chats anciens ou modernes en Égypte est le grand point d’interrogation auquel il faut répondre. Lorsque cela sera ajouté, cela pourrait faire basculer le soutien génétique vers l’hypothèse Out of Egypt. »

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Par Cécile Breton, le

Source: Live Science

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