Au cours des dernières années, nous avons appris que la technologie peut être très polluante, notamment à cause des déchets électroniques, mais surtout à cause du fait que l’usage de la technologie nécessite souvent le déploiement de beaucoup de ressources énergétiques. C’est le cas en ce qui concerne la gestion des données sombres.
Qu’est-ce que les dark datas ?
Les dark data (ou « données obscures » en français) sont des données qui sont acquises via diverses opérations informatiques, mais qui ne sont en aucun cas utilisées pour obtenir des informations ou pour prendre des décisions. Autrement dit, les données obscures sont des actifs informationnels qui sont collectés, traités et stockés par un système informatique, mais qui sont en fait inutiles. Dans la majorité des cas, les propriétaires des dark data ignorent que ces données existent.
Parmi les exemples de dark data générées par chaque internaute, nous pouvons citer les images stockées automatiquement sur Google Photos, les mots de passe enregistrés, ou encore les documents enregistrés sur le Drive. À plus grande échelle, parmi les exemples de dark data figurent les données produites par les capteurs et les conversions analogiques numériques des différentes organisations. Nous pouvons facilement imaginer que ces données sont insignifiantes et peuvent être tout simplement ignorées.
Pourtant, ces dark data peuvent être très encombrantes. Tellement encombrantes qu’elles peuvent nuire à l’environnement. À l’échelle mondiale, il a été estimé qu’environ 55 % des données appartenant à une organisation sont considérées comme étant des dark data, des données inconnues, non découvertes, non quantifiées, sous-utilisées ou totalement inexploitées. En plus d’envahir les systèmes informatiques, ces données obscures sont également ancrées dans le monde réel par le biais de l’énergie qu’elles consomment.
Comment les dark data nuisent à l’environnement
Il faut en effet savoir que même les données qui ne sont jamais utilisées nécessitent d’être stockées. Autrement dit, les dark data occupent de l’espace sur les serveurs – généralement d’énormes ordinateurs dans des entrepôts – et ces ordinateurs et ces entrepôts consomme énormément d’électricité. Or, nous ne sommes pas sans savoir que dans la majorité des cas, les sources d’énergie pour alimenter ce genre de système informatique proviennent de combustibles fossiles particulièrement polluants.
Or, le secteur informatique n’est pas un domaine dont on se préoccupe souvent lorsqu’il s’agit de lutter contre la crise climatique. Ce manque d’intérêt peut être préjudiciable dans la mesure où la numérisation génère environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui est beaucoup plus important qu’on le pense. De plus, étant donné l’évolution actuelle du secteur, il est estimé que la production de données – et donc de la pollution que cela va générer – va augmenter de manière conséquente au cours des prochaines années.
Face à cette situation, il est ainsi essentiel de réduire l’empreinte carbone des dark data ainsi que tout le secteur numérique en général. Dans ce cas-là, on parle de la notion de « décarbonisation numérique », et cela consiste en grande partie à utiliser de l’énergie renouvelable pour alimenter les grands systèmes informatiques et à se débarrasser des données obscures qui consomment inutilement de l’énergie.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: réchauffement climatique, empreinte-carbone, dark data
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