
Récemment, sur le site archéologique de Chega Sofla, des archéologues iraniens ont mis au jour le crâne à tête conique d’une jeune femme enterrée dans le cimetière de l’âge du cuivre en Iran. Cette découverte révèle des preuves de modification crânienne ainsi qu’une grave blessure traumatique. Explications.
« Les derniers instants de sa vie »
Chega Sofla est un site archéologique du cinquième millénaire avant Jésus-Christ situé dans l’ouest de l’Iran, à l’extrémité nord du golfe Persique. Le cimetière de l’âge du cuivre du site comprend des sépultures individuelles et des tombes communes. Celles-ci pourraient être des tombes familiales. Cette zone a été occupée entre 4700 et 3700 avant Jésus-Christ environ.
L’analyse du crâne a révélé que cette jeune femme a été tuée il y a 6 200 ans par un objet à larges bords. Toutefois, les experts ne savent pas encore s’il s’agissait ou non d’un incident intentionnel. « Nous savons que cette femme a subi la fracture dans les derniers instants de sa vie, mais nous n’avons aucune preuve directe pour dire que quelqu’un l’a intentionnellement frappée », a confirmé l’auteur principal de l’étude publiée dans l’International Journal of Osteoarchaeology, Mahdi Alirezazadeh, archéologue préhistorique à l’université Tarbiat Modares en Iran.
The skull of a young woman found at a Copper Age cemetery in Iran has revealed evidence of cranial modification along with a serious traumatic injury. https://t.co/6807SUDXt5
— Live Science (@LiveScience) June 5, 2025
Une tête conique
Au coeur de leur étude, les archéologues ont détaillé le traumatisme qui a tué cette jeune femme il y a 6 200 ans. Enfant, elle avait eu un bandage crânien qui consiste à enrouler un morceau de tissu autour du crâne en pleine croissance d’un enfant afin d’en modifier intentionnellement la forme. Réalisé sur plusieurs années, ce bandage rend la tête plus allongée, presque conique.
Mahdi Alirezazadeh et son collègue Hamed Vahdati Nasab ont utilisé la tomodensitométrie (TDM) pour identifier la fracture de ce crâne appelé BG1.12. Ils ont aussi examiné l’épaisseur de ses os crâniens et du diploé, la partie spongieuse des os qui absorbe les chocs.
Résultats : les os et leur diploé étaient plus fins que la normale, comme on peut s’y attendre chez une personne dont le crâne a été artificiellement modifié. Par conséquent, les chercheurs ont écrit dans l’étude que la capacité de son crâne à résister aux forces externes, comme un choc traumatique, était probablement plus faible que celle d’un crâne normal non modifié.
« La fracture triangulaire identifiée sur le crâne de BG1.12 s’étendait de l’avant jusqu’au côté gauche de sa tête. Une force intense, exercée par un objet à large bord, a percuté le crâne de cette jeune femme dans ses derniers instants », ont écrit les chercheurs. « Il convient de noter que le coup était si violent qu’il aurait également fracturé un crâne normal et non modifié. »
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