Si de nombreuses morts insolites ont été documentées au fil des siècles, l’analyse d’une momie texane millénaire a révélé un cas extrême de constipation.
Obstruction intestinale fatale
Momifiée naturellement, la dépouille avait été découverte à la fin des années 1930 dans le sud du Texas. Outre la présence d’une chevelure complète, elle incluait une très grande masse fécale desséchée, obstruant la majorité du tractus gastro-intestinal de l’individu (dont le diamètre du côlon avait été multiplié par six). Deux caractéristiques inhabituelles ayant respectivement permis aux chercheurs d’examiner son régime alimentaire ainsi que son apport nutritionnel.
En le comparant à des régimes typiques de l’époque (déduits en partie des matières fécales d’autres individus), les chercheurs ont obtenu une image étonnamment précise des derniers mois de la vie du malheureux.
Il s’est avéré que l’homme, âgé d’une quarantaine d’années, était mort de la maladie de Chagas, transmise par des parasites, et que la capacité de son organisme à absorber les protéines avait été largement perturbée. Un état qui l’aurait probablement empêché de se déplacer, impliquant que des membres de sa communauté l’aient assisté quotidiennement. L’équipe a également constaté qu’il avait consommé une quantité inhabituelle de sauterelles.
— © Bureau of Land Management / Flickr
« Leurs pattes avaient été retirées », explique Karl Reinhard, chercheur à l’université du Nebraska à Lincoln et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans l’International Journal of Paleopathology. « L’individu consommait leur corps riche en liquide et en protéines, probablement plus facile à ingérer. »
Un mort particulièrement douloureuse
En dépit des soins prodigués par ses proches, la mort de l’homme se serait révélée particulièrement douloureuse. En examinant les matières fécales au microscope électronique à balayage, Reinhard et son équipe ont trouvé des phytolithes, matières végétales survivant généralement au processus de digestion.
« Elles étaient fissurées, écrasées, illustrant la pression monstrueuse à l’intérieur du système digestif de cet homme », détaille Reinhard. « Je pense qu’il s’agit d’un cas unique dans les annales de cette pathologie. »
