homme momifié
— © Ivan Tsranchev et al. / Cureus 2023

Des médecins bulgares ont récemment examiné la dépouille d’un homme âgé d’une trentaine d’années, trouvée en phase de momification complète seize jours seulement après qu’il ait été vu vivant pour la dernière fois.

Momification éclair

Le corps momifié avait été trouvé le 3 septembre dernier à proximité d’une ligne de chemin de fer de la ville de Sofia. Selon l’article décrivant ce cas exceptionnel, publié dans la revue Cureus, la surface de sa peau, particulièrement rigide, présentait une coloration caractéristique allant du brun clair au brun foncé. L’examen approfondi de la dépouille a révélé que de petites masses desséchées s’étaient formées à partir de ses organes internes.

Déconcertés par l’état inhabituel des restes, les chercheurs expliquent que la momification naturelle est un processus relativement lent, pouvant prendre jusqu’à 12 mois. Une telle transformation n’est généralement possible que sous des conditions de chaleur et de sécheresse extrêmes, avec des températures diurnes ne descendant pas en dessous de 30 °C et un taux d’humidité moyen inférieur à 50 %.

Des forts niveaux de rayonnement solaire (600 watts par mètre carré) s’avèrent également nécessaires pour que ce phénomène se produise, tandis que des vitesses de vent d’au moins 32 kilomètres par heure contribuent à l’accélérer. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, il est possible qu’un cadavre se dessèche assez rapidement pour stopper le processus de décomposition.

— © Ivan Tsranchev et al. / Cureus 2023

Des conditions environnementales peu propices

De façon intrigante, au cours des 16 jours s’étant écoulés entre la mort supposée de l’homme et la découverte de son corps momifié, la température à Sofia avait fluctué entre 16 et 33 °C, tandis que l’humidité relative et le rayonnement solaire moyens étaient respectivement de 52 % et 257,9 watts par mètre carré.

La vitesse du vent s’avérait également bien inférieure à celle nécessaire à une momification naturelle, même si les auteurs supposent que le passage des trains ait pu contribuer à créer des conditions venteuses ayant favorisé l’évaporation des fluides corporels.

Dans l’ensemble, ces conditions peu propices à une préservation éclair du corps (dont davantage d’images sont visibles en cliquant sur le lien de l’étude en début d’article) laissent les médecins perplexes. Selon eux, seule une poignée de cas similaires avaient été précédemment rapportés.

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