La pandémie de Covid-19 a chamboulé de nombreux aspects de notre quotidien. Heureusement, elle n’a pas eu que des conséquences négatives sur notre vie et notre planète. Selon le bilan annuel du Global Carbon Project, la pandémie de coronavirus a permis de faire baisser les émissions carbone de 7 % en 2020.
Une baisse principalement liée au secteur des transports
Le Global Carbon Project – un groupe composé de dizaines de scientifiques internationaux faisant autorité sur le suivi des émissions de dioxyde de carbone – a sorti son bilan annuel. Selon les calculs du groupe, le monde a émis 34 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone dans l’air en 2020. Selon les détails de l’étude qui a été publiée dans la revue Earth System Science Data, c’est une baisse de 7 % par rapport aux 36,4 milliards de tonnes de CO2 émis en 2019. Durant le pic de la première vague de la pandémie, une baisse de 17 % par rapport à 2019 a même pu être observée.
Cette étude s’est particulièrement intéressée aux émissions carbone d’origine fossile, et il a été constaté que la pandémie de Covid-19 a eu un impact important sur cet aspect de la pollution atmosphérique. En effet, la pandémie a obligé un très grand nombre de gens à rester chez eux, et de nombreuses entreprises à freiner ou même cesser leur activité. Avec une diminution conséquente de l’usage des véhicules et autres moyens de transport, les émissions carbone ont été réduites dans la même volée. À noter que le transport représente un cinquième des émissions d’origine fossile. L’étude a également noté que certaines régions – comme les États-Unis, l’Inde et l’Union européenne – ont observé une diminution plus prononcée des émissions de CO2.
La baisse a cependant été moins importante en Chine. En ce qui concerne la France, le pays a observé une baisse de 15 % de ses émissions de CO2 en 2020, a rapporté la BBC. Selon le professeur Corinne Le Quéré, coauteure de l’étude, cela s’explique par le fait qu’avec le Royaume-Uni, la France est l’un des pays à avoir adopté les mesures de confinement les plus strictes au niveau mondial. Par ailleurs, elle a également expliqué que dans ces deux pays, une grande partie des émissions de CO2 proviennent du secteur des transports. « C’est d’autant plus vrai en France, car une grande partie de leur production d’électricité est issue de l’énergie nucléaire, donc 40 % de leurs émissions proviennent du secteur des transports », a expliqué Corinne Le Quéré.
Une amélioration temporaire ou une solution sur le long terme ?
Si cette baisse est impressionnante, les scientifiques craignent qu’elle ne soit éphémère. Selon les chercheurs, il est en effet probable qu’il y ait un rebond des émissions de CO2 en 2021. Par ailleurs, une observation de la situation sur le long terme permet d’affirmer que cette baisse conséquente des émissions de CO2 en 2020 n’est pas suffisante pour atténuer le réchauffement climatique. « C’est un répit temporaire », a expliqué Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.
Selon le chercheur, le meilleur moyen de lutter efficacement contre le réchauffement climatique ne réside pas dans la cessation des activités humaines, mais plutôt dans la transition vers l’énergie verte. De son côté, Chris Field, directeur du Stanford Woods Institute for the Environment, a une vision différente de la situation. « Je suis optimiste que nous avons, en tant que société, appris certaines leçons qui pourraient aider à réduire les émissions à l’avenir », a-t-il déclaré à Associated Press. Selon lui, la pandémie a été une occasion pour l’humanité d’apprendre à vivre autrement. Si les populations et les entreprises arrivent à adopter le télétravail sur le long terme, il serait possible de réduire les émissions carbone futures liées au comportement.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Sciences et avenir
Étiquettes: covid-19, réchauffement climatique, émission de CO2, coronavirus, confinement
Catégories: Écologie, Actualités
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