Le confinement mis en place en France pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus a déjà des effets visibles, et ce, au bout de moins de deux semaines. En effet, Airparif vient de publier un rapport qui révèle que la qualité de l’air en Ile-de-France s’est améliorée d’environ 30 % après le 17 mars. Un effet secondaire du Covid-19 qui s’observe partout dans le monde.

Une forte diminution du taux d’oxyde d’azote…

Après la Chine et l’Italie, c’est au tour de la France de voir les retombées du confinement sur la pollution et l’environnement. En effet, le confinement mis en place à partir du mardi 17 mars à midi a déjà eu un impact significatif sur la qualité de l’air en Ile-de-France. Airparif, un organisme français agréé par le ministère de l’Environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en région Île-de-France, a publié une première évaluation ce mercredi 25 mars qui est sans appel : la qualité de l’air s’est améliorée de 20 % à 30 % dans l’agglomération parisienne.

Pour parvenir à ce résultat, l’organisme a comparé les niveaux de polluants relevés la semaine du 16 mars à une semaine d’un mois de mars normal. Il a ainsi relevé « une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30 % dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote », selon un communiqué. Les oxydes d’azote ont diminué de 41 % le jour de la mise en place du confinement, de 62 % le jour suivant, et de 64 % les jeudi et vendredi qui ont suivi.

« Cette baisse est essentiellement liée à la diminution des activités et notamment du trafic routier et aérien », explique Karine Léger, directrice d’Airparif. Cela justifie pourquoi cette baisse est plus marquée près des axes de circulation, où elle atteint 70 %, voire 90 % sur certaines stations de mesure. « Une ampleur jamais vue !, déclare Karine Léger. Ce sont des niveaux habituellement mesurés dans les parcs. »

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… et des émissions de dioxyde de carbone

Le rapport fait également état d’une forte baisse des émissions de dioxyde de carbone (CO2), d’environ 30 %. « La diminution de ce gaz à effet de serre s’explique principalement par les fortes restrictions de trafic routier et aérien et des activités tertiaires entraînées par le confinement », explique Airparif. Le fait que “cette baisse des polluants de l’air s’accompagne d’une baisse du dioxyde de carbone” souligne le lien entre les deux problématiques et le « cobénéfice pour le climat de toute amélioration de la qualité de l’air ».

Des particules fines dangereuses toujours présentes

En revanche, le niveau de particules fines (PM10 et PM2,5), qui sont extrêmement dangereuses pour la santé, est resté le même car elles « sont issues de davantage de sources ». « La diminution du trafic n’a pas compensé l’augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes », détaille Airparif. Heureusement, la chute du trafic routier entraînée par le confinement a permis à l’agglomération d’éviter un épisode de pollution le mercredi 18 mars, d’après l’organisme.

Le double phénomène de la chute des émissions d’oxydes d’azote et de CO2 avait déjà été mis en évidence par des images satellites de la NASA en Chine et en Italie, suite aux mesures de confinement et au ralentissement économique qu’elles ont entraîné.

— Oleksii Sidorov / Shutterstock.com
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