Vous en avez marre des programmes intensifs de fitness et de musculation ? Vous souhaitez trouver une activité qui contribue à votre bien-être sans pour autant vous fatiguer ? Sachez que l’ennui est devenu un sport en Corée du Sud ! Derrière ce concept un peu loufoque, se cache en réalité une véritable volonté de favoriser la relaxation dans une société où le temps que l’on s’accorde dans l’intimité est très limité…

Pour la deuxième fois de l’histoire de la Corée du Sud, l’artiste visuel WoopsYang a organisé cette année la Space Out Competition qui consiste tout simplement à ne rien faire. 70 personnes se sont réunies à l’occasion de cet événement dans le parc Ichon Hangang à Séoul, pour faire l’expérience de l’inactivité la plus totale pendant 90 minutes.

La compétition obéit à des règles strictes, sur les 2000 personnes auditionnées, seules 70 ont été retenues. Les bavardages, les rires, les smartphones, et globalement tout geste qui pourrait démontrer que le participant aurait perdu sa concentration (jeter un coup d’oeil à sa montre par exemple) entraine une élimination immédiate. Toutes les 15 minutes, les compétiteurs viennent relever le rythme cardiaque des participants pour vérifier qu’ils sont bel et bien détendus ; celui qui a le pouls le plus stable est désigné vainqueur.

A l’époque où l’artiste WoopsYang a inventé le concept, elle souffrait d’un burn out. Consciente que la Corée du Sud est l’un des pays les plus stressés de la planète, mais que plus généralement, les sociétés modernes, libérales et connectées ne laissent que peu de place à la relaxation, elle a souhaité mettre en place un moyen graphique et visuel de sensibiliser le monde sur l’importance du temps de repos. A travers sa compétition, WoopsYang rappelle que l’homme n’est pas une bête de travail et que son cerveau a besoin, pour se développer correctement, de réduire le stress quotidien.

Pour WoopsYang, ce grand rassemblement a également une valeur artistique. La dernière compétition s’est déroulée un lundi matin dans un grand jardin public. Il s’agit pour l’artiste de mettre en valeur le contraste existant entre ces individus figés par le temps et l’effervescence de la ville pour rappeler que chacun a le droit de prendre une pause même si la société ne s’arrête jamais. Elle a par ailleurs demandé à ce que les participants viennent en tenue de travail ou dans une tenue atypique qui les représente, afin de souligner l’idée que tout le monde est touché par le stress et que de ce fait, chacun a droit au repos.

Déjà mise en place à Pékin l’an dernier, WoopsYang aimerait exporter sa compétition à l’international. Peut-être les Français auront-ils bientôt l’occasion de participer à ce concours de rêveries ?

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