C’est une nouvelle particulièrement inquiétante. Selon une récente étude, la fonte des glaciers causée par le réchauffement climatique provoque d’importants glissements de terrain dans certains régions du globe, qui pourraient favoriser l’apparition de tsunamis gigantesques.
L’un des tsunamis les plus importants jamais recensés
Il y a trois ans en Alaska, un important glissement de terrain provoqué par la fonte du glacier Tyndall avait généré un mégatsunami de près de 200 mètres dans un fjord. Si l’incident, n’ayant heureusement fait aucune victime humaine, était passé relativement inaperçu à l’époque dans la presse, il s’agissait pourtant de l’un des tsunamis les plus importants jamais recensés. Comme l’a expliqué Dan Shugar, membre de l’Université de Washington et co-auteur de cette nouvelle étude : « Il s’agissait d’un tsunami majeur, provoqué par le recul rapide des glaciers de la région ».
Toujours selon le chercheur, ce tsunami gigantesque a été provoqué par un énorme glissement de terrain au dessus du glacier, par ailleurs en net recul depuis la fin du 20e siècle. Lorsque la glace fond, elle ne maintient plus les pentes et le socle rocheux apparaît vulnérable, ce qui augmente drastiquement les probabilités que des éboulements ou des glissements de terrain se produisent.
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Une étude importante qui va aider les scientifiques à mieux identifier les risques
Cette nouvelle étude a pour but de servir de référence pour modéliser de tels risques. En effet, si de nombreux travaux ont déjà abordé la question des tsunamis provoqués par des séismes, les scientifiques manquaient jusqu’à présent de bases solides sur lesquelles s’appuyer lorsqu’il s’agissait de vagues gigantesques générées par des glissements de terrain, bien plus rares. Comme le précise Bretwood Higman, ayant également participé à l’élaboration de l’étude : « C’est la première fois que nous avons pu étudier ce type de tsunami du début à la fin ».
Avant cela, l’évènement de référence était celui de Lituya Bay en 1958, s’étant également produit en Alaska. Mais grâce aux images satellitaires dont ils disposaient, les scientifiques ont été à même d’analyser avec précision la façon dont le sol s’était fissuré et avait glissé à cause de la fonte rapide du glacier Tyndall, dont le socle rocheux présentait des signes d’instabilité depuis 20 ans. Les cartographies qu’ils ont obtenues devraient leur permettre de mieux cerner les risques pour de tels cas de figure.
Selon les auteurs de l’étude : « La surveillance généralisée des montagnes à travers le monde représenterait un défi technique important, mais également une avancée qui permettrait de minimiser les risques ».
Par Yann Contegat, le
Source: Sciences et Avenir
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