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La phorésie : quand les animaux font de l’auto-stop sur d’autres animaux

Les plus anciennes preuves de telles interactions remontent à 320 millions d’années

animaux auto-stop
Rémoras transportés par un requin-citron (Negaprion brevirostris) — © Albert Kok

Une stratégie vitale pour de nombreuses espèces. Équivalent de « l’auto-stop » chez les animaux, la phorésie existe depuis des centaines de millions d’années.

Hôte et phoronte

La phorésie désigne le transport d’un organisme (le phoronte) par un autre (l’hôte) sur de courtes ou de longues distances. Bien qu’elle soit définie comme une association libre et non destructrice, elle peut être mutualiste (avec un phoronte débarrassant par exemple sa monture de parasites cutanés), voire affecter négativement l’hôte (lésions ou dépense énergétique accrue en raison de la présence de plusieurs « passagers clandestins »).

Si elles concernent généralement des insectes, avec des individus minuscules en « chevauchant » d’autres bien plus grands, de telles interactions impliquent aussi bien des invertébrés que des vertébrés.

Les larves de la mouche noire sont connues pour être dispersées par les crabes, les coléoptères voyagent à bord d’« Air abeille », et certains crustacés utilisent des batraciens comme taxis. Il y a quelques semaines, des scientifiques avaient même surpris une pieuvre accrochée au dos d’un requin mako, squale le plus rapide de la planète connu pour ses pointes de vitesse dépassant 70 kilomètres par heure.

Anémones fixées sur la coquille d’un bernard-l’hermite — © Fernando Herranz Martín / GNU General Public License

Une stratégie essentielle

Sur la base des archives fossiles actuelles, la phorésie existe depuis au moins 320 millions d’années. Ce qui illustre son importance.

Dans le cas des acariens, pouvoir voyager sur le dos de coléoptères leur permet d’économiser de précieuses ressources et de coloniser de nouveaux environnements, qu’ils auraient difficilement pu atteindre par leurs propres moyens.

En permettant à des populations distinctes d’une même espèce de se rencontrer, elle contribue également à sa pérennité, en réduisant le degré de consanguinité et le risque d’apparition de mutations délétères.

En 2022, une étude avait suggéré que les tardigrades pouvaient faire de l’auto-stop sur les escargots pour voyager plus loin.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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