L’immigration illégale est un sujet sur lequel Donald Trump, l’actuel président des Etats-Unis, ne plaisante pas. Après avoir causé un scandale sans précédent en séparant les enfants de leurs parents migrants, il souhaite à présent émettre une nouvelle décision sur la durée de détention de ces enfants. Si la loi américain la limite à 20 jours aujourd’hui, l’administration Trump souhaite la prolonger… indéfiniment.

L’administration Trump vs le département de la justice

Le mercredi 21 août 2019, l’administration Trump a annoncé qu’elle allait mettre fin aux limites fixées par la loi sur la durée de détention des enfants issus de familles entrées illégalement aux Etats-Unis dans des centres de rétention.

Plus particulièrement, le texte qui pose problème au ministère de la Sécurité intérieure américain est une décision judiciaire datant de 1997, appelée « Flores » qui contraint les autorités fédérales à libérer les enfants mis en détention au bout de 20 jours. De plus, cette décision avait été renforcée en 2015 lorsqu’une large action collective en justice avait fait valoir les souffrances physiques et émotionnelles des enfants migrants détenus durant de longues périodes.

Image d’illustration — ChameleonsEye / Shutterstock.com

Une limitation que Trump cherche à abolir depuis longtemps

Il faut rappeler que Donald Trump cherche à contourner le décret « Flores » depuis son accession à la plus haute fonction de l’Etat. Déjà, l’été dernier, le président américain avait tenté de contourner le décret en séparant de force des enfants de leurs parents migrants. Plus de 2.900 enfants avaient alors été placés en détention, cet événement avait provoqué un tollé général à tel point que le président américain avait fini par faire marche arrière.

Néanmoins, cette nouvelle déclaration de l’administration Trump montre que le président reste déterminé sur ce sujet. Le gouvernement avait effectivement affirmé que la mesure entrerait en vigueur dans les 60 jours suivant sa publication au registre fédéral, ce qui devrait avoir lieu cette semaine. Pourtant, selon la décision de 1997, la mesure devrait d’abord être approuvée par la juge Dolly M. Gee, qui avait initialement rendu le verdict. Selon le New York Times, elle siège actuellement dans le district central de Californie.

Tout dépendra de l’avis de la juge

Le gouvernement se doit ainsi de lui soumettre son projet de texte pour approbation. Si la juge le désapprouve, l’administration devra interjeter l’appel et la décision pourrait ainsi prendre des mois voire des années avant de devenir effective.

Dans tous les cas, le ministère de la Sécurité intérieure a déclaré que la nouvelle mesure permettrait de prolonger la durée de détention des enfants migrants de 3 mois en moyenne, mais les associations de défense des droits de l’homme et de l’enfant craignent que ce ne soit que la version officielle.

Le but de cette manœuvre ? « Envoyer un message fort sur le fait qu’immigrer illégalement aux Etats-Unis avec des enfants n’est pas un « passeport » pour éviter la détention », avait déclaré un porte-parole du ministère aux médias américains le mardi 20 août 2019.

Un bras de fer entre le ministère de la Sécurité intérieure et le département de la Justice pourrait bien être engagé.
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