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Tenochtitlan, la capitale aztèque perdue, ressuscite en 3D

Ces images incroyablement belles révèlent la ville dans toute sa splendeur

Tenochtitlan
© Thomas Kole (CC BY 4.0)

L’ancienne métropole aztèque de Tenochtitlan, submergée depuis des siècles par l’avancée de la civilisation moderne, refait surface grâce à la technologie 3D. Thomas Kole, un artiste technique néerlandais, avec le soutien d’une équipe multidisciplinaire, a relevé le défi de redonner vie à cette cité mystérieuse. Utilisant des logiciels open-source, le projet « Un portrait de Tenochtitlan » ressuscite la ville, offrant une fenêtre sans précédent sur une civilisation disparue.

Les fondements historiques de Tenochtitlan

Contrairement aux villes modernes, la capitale de l’Empire aztèque, Tenochtitlan, n’a pas été érigée selon des considérations purement pratiques ou économiques. Sa fondation vers 1325 résulte d’une interprétation religieuse : la vision d’un aigle dévorant un serpent sur un cactus. 

Ce signe, transmis par le dieu Huitzilopochtli (dieu du soleil et de la guerre) aux Aztèques, ou Mexica, comme une directive divine, les a guidés dans le choix de l’emplacement de leur future capitale. Cette ville, située sur des îles au milieu de l’ancien lac Texcoco, reflète donc une dimension sacrée dès son origine.

La conception urbaine de Tenochtitlan était influencée par une autre grande cité de l’histoire précolombienne, Teotihuacan. Elle était organisée en quadrillage, une prouesse de planification architecturale qui témoigne de l’avancée technologique de cette civilisation. Tenochtitlan était un véritable labyrinthe de canaux et de rues, ce qui facilitait autant le commerce que la communication entre ses habitants.

Société et religion au cœur de Tenochtitlan

Au sein de cette métropole, la religion jouait un rôle prépondérant. Le centre de la cité était marqué par un complexe sacré dédié à Huitzilopochtli ainsi qu’à Tlaloc, le dieu de la pluie. Ce n’était pas seulement un lieu de culte, mais aussi un centre politique où l’élite dirigeante, composée de rois et de nobles, vivait dans un luxe ostentatoire.

À leur côté, dans une parfaite harmonie sociale, coexistaient des roturiers vivant dans des quartiers dénommés « calpullis ». Chaque calpulli avait son propre marché et ses temples, formant ainsi des mini-communautés au sein de la grande métropole.

La diversité des métiers au sein de ces calpullis était impressionnante : artisans, tisserands, potiers, sculpteurs et soldats. Ce système social complexe a fait de Tenochtitlan une ville prospère, un centre économique alimenté par les tribus des autres régions conquises, et l’une des plus grandes villes de son temps, avec une population estimée à environ 200 000 âmes au début du XVIe siècle.

De l’effondrement à la résurrection virtuelle

Malheureusement, cette civilisation n’était pas destinée à perdurer. L’arrivée des conquistadors espagnols en 1519 a marqué le début de la fin pour les Aztèques. Après un siège de 93 jours en 1521, la cité s’est effondrée, ouvrant la voie à une période de domination espagnole. Les maladies apportées par les Européens ont aggravé la situation, décimant près de la moitié de la population locale.

Aujourd’hui, la métropole de Mexico occupe l’espace où se tenait autrefois cette cité légendaire. Cependant, grâce aux efforts de Thomas Kole et de son équipe, Tenochtitlan renaît virtuellement. Kole explique : « Grâce à des sources historiques et des recherches archéologiques, nous avons cherché à ressusciter de manière authentique cette ville emblématique. » Le projet offre donc une opportunité unique de revisiter la compréhension de cette civilisation et de réfléchir aux multiples manières dont la technologie peut servir à enrichir la connaissance du passé.

Plus qu’une simple reconstitution numérique d’une cité perdue, la restauration en 3D ouvre les portes d’une civilisation qui a façonné l’histoire. En utilisant les outils technologiques modernes pour explorer le passé, nous obtenons une vision enrichie et multidimensionnelle de l’histoire, qui n’est pas seulement une prouesse technique, mais aussi un triomphe de la recherche multidisciplinaire.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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