Une nouvelle étude menée sur le site de Khorsabad, ancienne capitale de l’Empire assyrien, a permis de faire des découvertes étonnantes. Grâce à l’utilisation de technologies modernes, des chercheurs ont mis au jour plusieurs structures enfouies, révélant une ville bien plus vaste et complexe que ce que l’on imaginait auparavant.
Une méthode révolutionnaire pour explorer Khorsabad
En 2022, une équipe internationale dirigée par le géophysicien Jörg Fassbinder a utilisé un magnétomètre pour explorer le site de Khorsabad, situé dans le nord de l’Irak. Ce travail est salué pour son approche non intrusive, permettant une cartographie plus complète que les méthodes traditionnelles.
L’équipe a transporté à la main l’appareil de 15 kg, couvrant une superficie de 0,3 km², soit moins de 10 % du site. Malgré la taille modeste de la zone explorée, les chercheurs ont fait des découvertes importantes. Ils ont pu localiser plusieurs structures non découvertes auparavant, comme la porte d’eau de la ville, des jardins de palais et cinq grands bâtiments, dont une villa de 127 pièces, soit deux fois la taille de la Maison-Blanche.
« Tout a été découvert sans aucune fouille », a expliqué Jörg Fassbinder, géophysicien à l’université Ludwig-Maximilians de Munich et auteur principal de l’étude, présentée lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union (AGU) en décembre 2024. Selon l’AGU, ces nouvelles découvertes remettent en question l’idée selon laquelle Khorsabad n’était qu’un complexe palatial au VIIIe siècle avant notre ère.
Une capitale plus vaste que prévu
Khorsabad a été fondée par l’empereur assyrien Sargon II en 713 avant J.-C. sous le nom de Dur-Sharrukin, signifiant « forteresse de Sargon ». Cependant, la ville n’a pas eu le temps de se développer pleinement. Sargon II est mort en 705 avant J.-C., avant que la capitale ne soit achevée, et son successeur, Sennachérib, décida de déplacer la capitale à Ninive. Khorsabad fut alors abandonnée et oubliée pendant plus de 2 000 ans.
Aux XIXe et XXe siècles, des fouilles menées par des équipes françaises et américaines ont permis de mettre au jour le palais de Khorsabad, et notamment les célèbres statues de Lamassu. Cependant, bien au-delà de ce palais et des murs de la ville, la disposition complète de la capitale restait floue, et on pensait qu’elle n’avait pas été achevée.
Ce n’est qu’avec cette nouvelle étude que l’on découvre que Khorsabad était une capitale bien plus complexe et développée qu’on ne le pensait. Les résultats suggèrent une ville prospère, avec des infrastructures bien au-delà des simples palais et murs de la ville.
Vers une redécouverte complète du site
En 2015, le site fut pillé par l’État islamique, ce qui empêcha les archéologues de poursuivre leurs recherches jusqu’à ce que le groupe se retire de la région en 2017.
Selon Daniele Morandi Bonacossi, archéologue spécialiste du Proche-Orient ancien, cette étude comble une lacune importante dans la recherche sur les capitales assyriennes en élargissant l’analyse au-delà des palais royaux, permettant ainsi de mieux comprendre la vie quotidienne des habitants de la ville. Les résultats suggèrent que Khorsabad était une capitale dynamique et bien plus développée que ce que l’on pensait jusqu’ici.
Les archéologues envisagent désormais de poursuivre les fouilles pour confirmer ces découvertes. Si elles sont vérifiées, elles pourraient transformer notre compréhension de Khorsabad, révélant une civilisation assyrienne bien plus avancée que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Par ailleurs, ces symboles vieux de 2 700 ans retrouvés sur des temples assyriens ont enfin été décryptés.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Live Science
Étiquettes: empire assyrien
Catégories: Actualités, Histoire