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Des embryons mâles de souris développant des ovaires bouleversent notre compréhension des mammifères

On pensait la différenciation sexuelle largement indépendante des facteurs environnementaux

Souris
— © Rama / CC-BY

Alors qu’on la pensait largement indépendante des facteurs environnementaux chez les mammifères, de récentes expériences ont montré qu’une carence en fer sévère affectait la différenciation sexuelle chez la souris.

Des résultats inattendus

Menée par une équipe de l’université d’Osaka, la nouvelle étude a impliqué des souris en gestation. Les chercheurs ont dans un premier temps administré aux rongeurs un composé éliminant le fer pendant les cinq jours entourant la période de détermination du sexe embryonnaire. Sur les 72 individus génétiquement mâles (XY) nés, 4 présentaient des caractéristiques femelles (deux ovaires plutôt que deux testicules) et un cinquième un testicule et un ovaire.

Des analyses approfondies ont montré que cette carence en fer sévère affectait significativement l’activité de l’enzyme KDM3A, ce qui empêchait l’expression du gène SRY, jouant un rôle clé dans le développement des organes génitaux masculins. En conséquence, le développement du sexe féminin se produisait par défaut.

Dans le second volet de l’expérience, d’autres femelles ont suivi un régime pauvre en fer pendant six semaines (les quatre premières précédaient le début de leur gestation). Si cette approche seule n’a pas eu d’effet sur la détermination du sexe, lorsqu’une mutation génétique inhibant le gène codant pour KDM3A a été introduite, deux des 43 souriceaux XY nés possédaient des ovaires plutôt que des testicules.

— nobeastsofierce / Shutterstock.com

Des conclusions prudentes

En raison du nombre relativement restreint de souriceaux affectés, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, préfèrent tirer des conclusions prudentes.

« Il est peu probable que des carences en fer aussi sévères soient observées dans des conditions environnementales normales », souligne Makoto Tachibana. « Elles devraient avoir des effets délétères non seulement sur la détermination du sexe, mais aussi sur divers autres systèmes physiologiques. »

Le manque de fer affectant également les grossesses humaines, le scientifique milite pour que davantage de recherches explorant ce lien soient menées.

Chez les reptiles, il est depuis longtemps établi que la température détermine le sexe des embryons.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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