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— Maglara / Shutterstock.com

Il serait plus logique de penser que la faim est associée à un processus de vieillissement plus rapide et plus marqué. Pourtant, une nouvelle étude a montré que se sentir affamé est en fait associé à un ralentissement du processus de vieillissement. Ce serait d’ailleurs le secret de l’efficacité du jeûne intermittent.

Des expériences pour tester la pulsion de faim chez les insectes

Manger est un besoin très basique chez les êtres humains et, naturellement, avoir faim n’est pas considéré comme quelque chose d’agréable ou de positif. La faim étant souvent associée à diverses épreuves de vie – comme la famine, les problèmes financiers et sociaux, ou à de divers problèmes de santé –, il est en effet facile de penser que cette sensation devrait être associée à des effets négatifs sur la santé et le bien-être. Pourtant, la popularité sans cesse croissante du jeûne intermittent tend à montrer le contraire.

Et une étude réalisée par les chercheurs de l’université du Michigan a notamment montré que la sensation de faim est plus avantageuse qu’on ne pourrait le croire. En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, la simple perception de manque de nourriture, et donc de faim, peut ralentir le processus de vieillissement. Notons que des études antérieures ont montré de façon concluante que les restrictions alimentaires et caloriques peuvent augmenter la durée de vie des animaux.

Autrement dit, les résultats de cette étude pourraient impliquer que dans les pratiques comme le jeûne intermittent et d’autres types de restriction alimentaire, la sensation de faim, plutôt que l’acte de restriction calorique, peut ralentir le processus de vieillissement. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont décidé d’induire la faim chez des mouches du vinaigre, ou drosophiles. Plus précisément, les scientifiques ont modifié la quantité d’acides aminés à chaîne ramifiée (AACR) dans l’alimentation des drosophiles.

Notons que les AACR sont des nutriments essentiels qui semblent déclencher une sensation de satiété chez les mouches lorsqu’ils sont consommés. Après avoir été nourries avec de la nourriture faible en AACR, les drosophiles ont été exposées à un buffet de nourriture afin de voir à quel point elles avaient faim. Il a été constaté que les drosophiles précédemment nourries avec des aliments faibles en AACR ont consommé plus de nourriture pendant le buffet que les autres insectes.

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―faithie / Shutterstock.com

Les insectes qui ont eu faim ont vécu plus longtemps

Les chercheurs ont également remarqué que les drosophiles chez lesquelles on a induit la faim ont préféré les aliments riches en protéines plutôt que les aliments riches en glucides. C’est un signe qui indique que les insectes étaient motivés par une faim basée sur les besoins, et non sur les désirs. Dans une autre expérimentation, les chercheurs ont induit la faim en activant les neurones associés à cette pulsion chez les drosophiles en utilisant l’exposition à la lumière rouge. Les mouches ont été une fois de plus exposées à un buffet de nourriture.

Comme dans l’expérience précédente, les insectes exposés à la lumière rouge ont mangé plus de nourriture que les autres. Mais le plus intéressant étant que, suite à ces deux expériences, les insectes chez lesquels on a induit la sensation de faim ont vécu plus longtemps par que les autres. « L’état motivationnel de la faim lui-même, plutôt que la disponibilité ou les caractéristiques énergétiques de l’alimentation, pourrait ralentir le vieillissement », ont ainsi conclu les chercheurs.

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