Souvent à disposition dans les toilettes publiques, les sèche-mains paraissent au premier abord plus pratiques et plus sains que des serviettes. Pourtant, ils sont en réalité des nids à microbes potentiellement très dangereux pour notre santé. C’est ce que révèle une nouvelle étude menée sur le sujet, un sujet qui divise, mais qui témoigne du risque de telles installations.

 

QU’EST-CE QUI REND LES SÈCHE-MAINS NOCIFS ?

Quand vous vous rendez aux toilettes, vous pensez qu’utiliser un sèche-mains automatique est une solution efficace pour gagner du temps et ne pas toucher d’éléments en contact avec des bactéries. Pourtant, cet appareil est aussi un nid à microbes pouvant être pire que la pièce dont vous sortez. C’est ce qu’ont constaté les auteurs d’une étude approfondie sur le sujet réalisée par des chercheurs de l’Université du Connecticut.

Ils expliquent que cette nocivité est liée au fonctionnement de ces appareils. Lorsque vous tirez la chasse d’eau, celle-ci envoie des micro-particules fécales dans l’air. En démarrant le sèche-mains, ces particules invisibles sont aspirées par l’appareil qui les chauffe et les renvoie automatiquement sur vos mains.

Même si vous vous êtes lavé les mains, l’usage du sèche-mains annule cette action, augmentant les risques d’infection. Les surfaces environnantes sont elles aussi touchées par cette pulvérisation de bactéries.

Un sèche-main © dj venus (CC BY-NC 2.0)

 

QUELLES SONT LES BACTÉRIES ÉPARPILLÉES PAR LE SÉCHAGE ?

Même si cela ne dure que quelques secondes, les séchoirs voient passer des dizaines de bactéries différentes dont certaines très dangereuses pour l’Homme. Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont analysé les souffleuses de ces appareils qu’ils soient équipés ou pas d’un filtre HEPA, un accessoire censé diminuer le problème.

Il s’avère que tous peuvent faire circuler dans l’air des pathogènes divers, mais surtout deux bactéries ayant des conséquences désastreuses sur notre santé. Sans le savoir, en passant vos mains dans un sèche-mains, vous pouvez être en contact avec le Staphylocoque doré et le Clostridium difficile (connu pour provoquer de fortes diarrhées intraitables).

 

UNE ÉTUDE POUR METTRE EN LUMIÈRE LE PROBLÈME

Le phénomène est évoqué depuis plusieurs années, mais l’étude a choisi de se pencher sur quelques modèles de sèche-mains en particulier. Les cibles de leur travail sont les sèche-mains à faible puissance qui seraient selon certains moins efficaces.

Les chercheurs ont expliqué dans l’étude que « Le Bacillus subtilis PS533 était presque certainement dispersé dans les salles de bains dans les zones de recherche sous forme de spores, qui survivraient facilement à la dessiccation dans l’air ambiant, ainsi qu’aux températures élevées dans l’air du sèche-mains. Cependant, les bactéries en croissance ou en phase stationnaire ne seraient pas aussi résistantes que les spores. »

Le constat est alarmant : même si nous nous lavons les mains, nous ne sommes pas à l’abri de voir notre corps contaminé par des bactéries redoutables. Les auteurs soulignent donc l’importance de ce mode de transmission souvent mis de coté et rappelle qu’il mérite d’être étudié pour prendre au mieux soin de la santé des usagers de ces nids à microbes méconnus.

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