
Au cours des dernières années, la Salton Sea est devenue un symbole de la crise environnementale, dans la mesure où son niveau ne cesse de baisser, mais aussi parce qu’il est très toxique. Une récente étude vient apporter une confirmation au problème puisqu’elle a déterminé que la toxicité du lac est encore pire qu’on ne le pensait.
La Salton Sea, un fiasco écologique
La Salton Sea – qui s’étend sur une vallée isolée du désert du Colorado inférieur, dans le sud de la Californie, à 65 kilomètres de la frontière mexicaine – est le plus grand lac intérieur de Californie. Il s’agit d’un lac artificiel dont la création résulte d’un accident dû au détournement des eaux de ruissellement de l’irrigation dans un bassin endoréique local (un point d’eau complètement isolé) dans les années 1920. Depuis lors, le lac est alimenté par le ruissellement des eaux d’irrigation des vallées d’Imperial et de Coachella, ainsi que des rivières locales.
Autrefois, le lac a connu des périodes où il contenait essentiellement de l’eau douce, mais étant un lac terminal (un lac qui ne possède aucun exutoire naturel), sa salinité a augmenté au fil du temps. Aujourd’hui, l’eau de la mer de Salton a une salinité 50 % supérieure à celle de l’océan Pacifique, et le taux de salinité continue d’augmenter. Cette salinité croissante et d’autres problèmes de qualité de l’eau – notamment les températures extrêmes, l’eutrophisation, l’assèchement, l’anoxie et la productivité algale qui en découlent – ont un impact négatif sur les ressources halieutiques et fauniques du lac.
Cette immense étendue d’eau dégage une quantité dangereuse de gaz toxique
C’est au début du XXIe siècle que ce lac – qui était auparavant une célèbre destination touristique et un trésor écologique – est devenu un problème environnemental majeur. À mesure que le lit du lac s’exposait, les vents ont projeté des nuages de poussière toxiques sur les communautés voisines. S’il est ainsi indéniable que les eaux de ce lac ont une très forte toxicité, une récente étude réalisée par des chercheurs de l’université Brown et de l’université de Californie à Los Angeles a déterminé que la situation semble être encore pire qu’on ne le croyait auparavant.
En effet, d’après les résultats de leurs recherches publiés dans la revue GeoHealth, la Salton Sea produit beaucoup plus de sulfure d’hydrogène toxique que de précédentes évaluations ne le suggéraient. Il faut savoir que le sulfure d’hydrogène est libéré par la décomposition des algues et d’autres matières organiques dans le lac, où l’accumulation d’engrais et d’autres nutriments provenant du ruissellement agricole et des eaux usées favorise la croissance des algues. Le sulfure d’hydrogène est toxique, et la recherche a montré que l’exposition à un certain niveau de ce gaz a des effets néfastes sur la santé.
Ces effets peuvent inclure des étourdissements, des maux de tête, des vomissements, de la toux, une oppression thoracique et une dépression. Il s’agit du moins des effets connus dus à une exposition à des niveaux élevés sur le lieu de travail. En revanche, les scientifiques ne connaissent pas les effets d’une exposition chronique à ce gaz toxique à des niveaux plus faibles, puisqu’il n’existe pas vraiment de recherches sur ce sujet. En ce qui concerne la quantité de sulfure d’hydrogène dégagé par la Salton Sea, les niveaux sont si élevés qu’ils dépassent les normes de qualité de l’air de la Californie.
Et bien que l’on ne soit pas certain des conséquences sanitaires que cela peut avoir, les experts estiment que cela représente un risque potentiellement plus élevé pour la santé des populations locales. Par ailleurs, ce lac est le seul au monde à se jeter à la fois dans l’océan Atlantique et dans l’océan Pacifique.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
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